La Cinémathèque française propose Mômes et Cie, une exposition consacrée à l’enfance au cinéma. Ou à l’enfant. Allez savoir. Jusqu’au 30 juillet 2017.
En mode mineur
Quand la Cinémathèque française s’intéresse aux enfants, elle le fait à minima. Sa nouvelle expo Mômes et cie laisse sur sa faim. Et la sélection des films qui l’accompagnent aussi. Pourtant, remplir ses salles de graines de cinéphiles était une belle idée. Mais à cause des options choisies, il n’est pas sûr que ce sera le cas.
Patrick Bouchain, le directeur artistique de l’exposition Mômes et cie, a prévenu. Faire simple et accessible aux enfants. Le choix est louable, la méthode choisie pour, beaucoup moins.
Mômes et cie et Vice versa
En fait de simplicité, il s’agit juste d’une succession d’extraits de films rangés par émotions. Sans trop d’imagination, ce sont elles de Vice-versa qui ont été choisies, film formidable qui fait l’ouverture de la programmation de films qui accompagne traditionnellement les expositions.
On (re)-découvrira donc des scènes de joie, de colère, de peur, de tristesse… issues de dessins animés comme Le livre de la jungle, de films tels Le garçu de Maurice Pialat ou Les 400 coups de Francois Truffaut. En tout, de plus d’une quarantaine de films. L’idée est de mixer des images familières aux enfants avec d’autres qu’ils ignorent mais qui leur donneraient envie de voir le film en entier. Bon..
Une sensation de vide
Certes, la sélection est riche et variée. En plus de blockbusters américains ou de classiques européens, elle montre du cinéma japonais ou africain… Une fois, encore, mieux vaut être un petit garçon pour s’identifier car les jeunes héroïnes sont peu présentes. Une habitude hélas…
Mais la frustration la plus forte est justement que l’exposition dans son ensemble se contente de ce zapping proposé en boucle et dont les bandes son se mélangent en permanence. A part des coussins épars, quelques photos sous verre et une robe de Peau d’âne… Il n’y a rien à voir, et ce n’est pas la pauvre salle de fin, baptisée À vous de jouer qui modifie cette impression de vide.
Entre deux chaises
Dommage ! La transmission est manquée. Et pas seulement au niveau de la densité du contenu. A vrai dire, l’exposition elle-même hésite entre une représentation de l’enfance dans tous ces états au cinéma et celle de l’enfant auquel le jeune public aurait pu s’identifier. Conçue à son image, à sa portée, celui-ci aurait pu s’approprier cette exposition et les films qui la composent.
Là encore, le choix est décevant car trop convenu. Il n’y a pas beaucoup d’audace, ni de surprise dans les films montrés. Seule découvert réelle : l’intégrale (inégale) des films de Michel Ocelot. Mais où sont les Garri Bardine, Grégoire Solotareff, Tomm Moore ou Ale Abreu et autres nouveaux talents de l’animation récente ?