Pour son 18e long métrage, Tim Burton adapte Miss Peregrine et les enfants particuliers, un best-seller taillé sur mesure pour son univers.
Faire de ses différences une force
Tim Burton n’a pas changé. Le devrait-il d’ailleurs? A peine s’est-il assagi « embellissant » son univers morbide, peuplé de revenants et de squelettes. De jeunes créatures qui se croient moins forts qu’ils ne le sont. C’est le cas de Jake, un adolescent qui ne rentre pas tout à fait dans les normes sociales américaines (extrêmement rigides, il faut bien le dire).
Quand son grand-père meurt, bizarrement assassiné, Jake est dévasté. Depuis son enfance, Abe l’avait bercé d’histoires extraordinaires. La plus fascinante était celle de sa propre enfance au Pays de Galles durant la Seconde Guerre Mondiale. Abe s’est alors retrouvé dans un orphelinat étrange où il a vécu auprès de Miss Peregrine et d’autres enfants particuliers, les années les plus heureuses de sa vie.
Sur les traces de Miss Peregrine et des enfants particuliers
Très ébranlé par son décès et les dernières confidences de son grand-père, Jake parvient à convaincre son père de l’accompagner sur cette île galloise. Battue par les vents, perchée sur des falaises recouvertes par la lande, l’endroit est à la fois inhospitalier et fascinant.
Derrière un marais, caché dans des arbres, Jake finit par découvrir une ruine, celle de l’orphelinat. Un monde qui se révèle plus peuplé qui en a l’air et bourré de secrets. L’aventure peut commencer.
Des enfants très particuliers
Inutile de la détailler. Sachez qu’elle est peuplée de revenants, de rebondissements extraordinaires, de douteux personnages . Et surtout d’enfants particuliers aux pouvoirs très étranges et très originaux : une jeune fille si légère qu’elle dot être lestée pour rester sur terre, un garçon qui crache des abeilles, un autre dont l’oeil se transforme en projecteur…
Comme toujours, chez Burton, l’univers ne ressemble à aucune autre. Même si cette fois, il a été construit par Ransom Riggs, l’auteur du roman dont le film est adapté. Les nombreux allers et retours dans le temps et l’espace sont bien maîtrisés. Même les effets spéciaux semblent inédits, notamment les batailles avec les Creux.
Spectaculaire et moins sombre que certaines de ses œuvres précédentes, Miss Peregrine et les enfants particuliers reprend pourtant les thèmes favoris de Burton. L’ennui et le sentiment d’être différent quand on est enfant, un défi réussi pour gagner confiance en soi, les fantômes et les morts restent le ciment d’un imaginaire riche que beaucoup vénèrent. Et d’autres moins.
De Tim Burton, avec Eva Green, Asa Butterfield, Rupert Everett, Terence Stamp, Judi Dench, Samuel L. Jackson…
2016 – Etats-Unis – 2h07
© 20th Century Fox 2016