Diane Kurys (Diabolo menthe, Cocktail Molotov…) revient pour son 14e long-métrage avec Ma mère est folle. Qu’attendre d’un film au titre si fédérateur ?
Pour le meilleur et pour le pire
Bien plus que le mariage, la relation qui nous lie tous à notre mère pourrait être résumer dans cette formule. Et ce n’est pas Baptiste ( le chanteur Vianney) qui dira le contraire.
Sa mère débarque chez lui, à Rotterdam, alors qu’il ne l’a pas revue, qu’il ne lui a pas parlé depuis deux ans. Il ne comprend pas pourquoi elle est là. Et encore moins ce que fait cet enfant de 10 ans avec elle.
Retrouvailles rocambolesques
Fantasque, menteuse, originale, pas très fiable mais aimante, elle lui cache ses ennuis d’argent qu’elle compte combler en dealant. Il la dissuade, elle persiste et se fait avoir tant elle est naïve ou généreuse parfois.
Sur le chemin du retour et après moules péripéties, tous les protagonistes finissent par se retrouver quelques jours chez un de ses richissimes amis, un ex. Et cette cohabitation, ces vacances imprévues vont paradoxalement ressouder la famille.
Ma mère est folle mais surtout irresponsable
Film étrange à cheval entre la comédie et la dramatique familiale, Ma mère est folle a autant de défauts que de qualités. Et c’est dans ses faiblesses apparentes qu’il est le plus fort.
Son titre d’abord. Ce postulat n’interroge pas et représente mal le contenu du film. Nina magnifiée par une Fanny Ardant sublime mais parfois caricaturale, n’est pas folle. Au mieux, c’est une originale gâtée par la vie, sans aucun sens pratique. De plus, elle a vécu au-dessus de ses moyens pourtant importants. Elle vit dans une superbe maison signée Mallet-Stevens, dont les murs intérieurs sont couverts de tableaux. Elle est menacée pour une somme désuète que sur la seule vente d’un tableau ou d’un meuble suffirait à rembourser. Mais non, elle préfère dealer !
Et le film bancal
Son fils, ensuite, plutôt bien joué par Vianney, est au contraire, rangé, strict, effrayant dans sa banalité, dans son envie de ne rien laisser dépassé. Leurs chemins se sont écartés, mais la caricature de leur vie respective va les rapprocher.
Le scénario, enfin, est complètement bancal, improbable et impossible à avaler mais c’est justement dans cette outrance involontaire qu’il est le plus intéressant. Le séjour chez ces amis est improbable, la réconciliation mère-fils aussi et la résolution encore plus. Mais, rien n’aurait dû être sage pour que le film fonctionne.
La vie et rien d’autre
Ma mère est folle est décevant mais paradoxalement, cette comédie naïve, hors sol, offre un retour fantasque (parfois exaspérant) à Fanny Ardant. Et ne fois de plus, un pan de la vie de Diane Kurys qui, après son adolescence dans Diabolo Menthe, ses premières amours dans Cocktail Molotov …. aborde la relation mère-fils. C’est son fils Sacha Sperling qui en a écrit le scénario…
De Diane Kurys avec Fanny Ardant, Vianney, Arielle Dombasle, Patrick Chesnais…
France – 1h35 – 2018