L’interview de Pénélope Bagieu
Culottées, les albums à succès de Pénélope Bagieu, sont devenues une série animée revigorante diffusée jusqu’au 17 avril 2020 sur France 5 et jusqu’au 8 juillet 2020 sur france.tv
« On veut qu’il y ait tellement de livres sur les femmes qu’on ne le remarque plus »
Pour ceux qui ne la connaitra pas encore (s’il en reste !), c’est le moment idéal pour la découvrir. Les autres, vous reprendrez bien une bonne dose d’énergie positive féminine en regardant Culottées sur France 5 ou sur france.tv. Chaque épisode dure 3 mn 30 ! Sinon, vous pouvez toujours relire ses BD, et notamment la dernière sortie, Sacrées Sorcières, adaptée du romand de Roald Dahl. Pour l’occasion, Pénélope Bagieu a accordé à Cine-Woman une (très) longue interview. Rencontre avec la reine de l’empowerment au féminin.
Vos albums, vos héroïnes sont-ils votre seul engagement pour les femmes?
Pénélope Bagieu : Non, j’appartiens au collectif des créatrices de BD contre le sexisme, un équivalent du Collectif 50/50, qui cherche non pas à imposer de la parité artistique mais la parité institutionnelle, dans les jurys notamment. Nous avons commencé à nous mobiliser quand en 2016, aucune femme ne figurait dans la liste des 40 potentiels grands prix du festival d’Angoulême… sous prétexte qu’il n’y avait pas de femmes dans la BD ! Dès que notre collectif s’est coordonné pour demandé la parité des jurys, comme par magie, des femmes ont commencé à recevoir des prix.
Etait-ce l’année où Riad Sattouf a annoncé son retrait?
P.B : Oui, Il a dit refusé être parmi ces 40 candidats si aucune femme ne figurait dans la liste. Ce qui est bien de sa part. Ce qui est regrettable, en revanche, c’est que, comme toujours, il faut qu’un homme s’empare d’un sujet pour qu’il devienne intéressant. Les médias se scandalisent et trouvent ça courageux, même si nous, les auteures, nous le disons depuis longtemps… Toujours est-il que nous avons connu un intérêt médiatique et que tout le monde a enfin découvert que les femmes étaient nombreuses dans la BD, que leurs productions étaient de qualité mais que comme nous étions invisibles, on nous considérait comme une minorité. Un peu comme dans le cinéma.
Et, vous qui bénéficiez d’une belle notoriété, qu’avez-vous appris grâce à ce collectif ?
P.B : Grâce à lui et à cette mobilisation, je me suis rendue compte que nous étions nombreuses. Et que quand nous nous fédérions, nous étions audibles, alors que jusqu’ici on ne nous écoutait pas du tout. J’ai aussi découvert que nous avions beaucoup en commun avec d’autres domaines de créations. Avec Les femmes s’animent qui regroupent des femmes travaillant dans l’animation par exemple.
L’animation, justement, c’est votre formation à la base. Pourquoi n’avoir finalement pas choisi cette voie ?
P.B : Aux Arts Déco qui sont pluridisciplinaires, j’avais effectivement choisi l’animation qui offrait la formation la plus complète. Ce qui m’a beaucoup servi en BD. J’y ai appris, par exemple que je ne tenais pas à poursuivre dans l’animation, parce qu’on y travaille en équipe et que je déteste ça ! Avant même la fin de l’école, j’ai choisi le secteur dans lequel je pouvais trouver du travail tout de suite : l’illustration. Ce qui m’a amenée un peu accidentellement à la BD.
Accidentellement ? Comment ça ?
P.B : Femina, le magazine féminin pour lequel je travaillais m’a proposé une page de BD toutes les semaines. J’ai commencé par dire non bien sûr. Mais, la directrice artistique qui pensait que mon dessin s’y prêtait bien, a insisté. Elle m’a poussée à essayer en me disant : « invente un truc… ». Je sortais de l’école, je n’avais pas encore 25 ans… et j’ai créé Joséphine.
Et quand avez-vous créé votre blog, Ma vie est tout à fait fascinante ?
P.B : A peu près en même temps. Je voyais déjà les limites du travail de l’illustration : il n’y avait plus de moments où je dessinais pour moi. Je regrettais l’époque bénie de l’école où j’essayais des trucs. Ce blog était l’occasion d’avoir 5 minutes à moi par jour pour dessiner autre chose que de la commande.
Le blog et Joséphine ont eu beaucoup de succès. Comment l’expliquez-vous ?
P.B : Mon style est facilement identifiable. Un éditeur, Delcourt, m’a contactée pour en faire des livres. Ils sont sortis à quatre mois d’écart. Les deux ont bien marché…
Là, Pénélope Bagieu, vous ne pensez plus du tout à faire de l’animation ?
P.B : Je n’y avais jamais pensé réellement. Mais, j’y ai appris à dessiner de manière très expressive, à construire une histoire en comprenant les rouages d’une narration. Toutes ces choses me servent beaucoup mais je ne me vois pas faire du lay-out.
Vous avez eu la chance de trouver votre voie très jeune.
P.B : Disons que je n’ai pas connu d’errance entre l’école et le travail.
Sur votre fiche wikipedia, il est indiqué que vous avez eu les plus mauvaises notes de votre promotion. Pourquoi le revendiquer ?
P. B : Non seulement j’ai eu une super mauvaise note, mais le jury m’a suggéré de faire autre chose ! J’ai bien fait de ne pas les écouter. L’apprentissage de l’échec fait partie de mon parcours.
Le succès aussi. Joséphine en a tellement qu’elle devient un film. Avez-vous participé au scénario ?
P. B : Pas du tout, les producteurs m’ont même proposé de le réaliser. Là, j’ai été lucide : c’est un autre métier, et ça aurait été une très mauvaise idée que je le fasse. Ca m’a d’ailleurs appris que ce n’est pas parce qu’on me propose des projets que je dois les accepter. A l’époque, Riad Sattouf venait de réaliser Les beaux gosses et Joann Sfar, Gainsbourg, on avait donc l’impression qu’un auteur de BD savait faire un film. Or, que certains sachent faire les deux tient du miracle ! Et puis, je n’en avais pas envie. Je ne suis même pas intervenue sur le scénario. Dans une adaptation, il faut choisir son camp : soit on la fait à 100%, soit on laisse travailler les gens. Ca ne peut être qu’une source de chagrin de s’impliquer à moitié. Quand j’ai vu le montage final, je devais légalement donner mon accord pour être créditée. J’ai dit : « c’est super, j’adore. Vous pouvez mettre mon nom ». Le deuxième s’est fait encore plus sans moi !
Pourquoi ?
P.B : Quand le tournage a commencé, je venais de terminer le dernier tome de Joséphine. J’en avais fini, je ne voulais pas passer deux ans de plus dessus. J’avais envie d’autre chose.
Cadavres exquis, votre nouvelle BD, est sorti en 2010, la même année que le dernier Joséphine…
P.B : C’est mon premier projet complètement personnel, la première fois que j’écrivais une histoire sans qu’on me la commande.
Comment est-ce arrivé ?
P.B : Gallimard, mon nouvel éditeur, avait l’impression que j’avais une histoire à raconter, un récit long avec des personnages plus élaborés. J’ai d‘abord dit non. Il a insisté. Il m’a demandé de réfléchir à des souvenirs. J’ai eu un grand blanc. Et là, mon éditeur m’a expliqué qu’une histoire était portée par des personnages. C’est vrai bien sûr mais j’avais besoin qu’on le théorise pour moi.
Vous semblez dire que vous apprenez de chaque étape. Qu’avez-vous tiré de vos autres expériences ?
P.B : De La Page Blanche réalisé avec Boulet, j’ai compris que je voulais écrire, que je suis frustrée si je me limitais au dessin seulement. Et Stars of the stars m’a permis de boucler la boucle avec mon directeur de collection, Joann Sfar.
Et comment en êtes-vous venue à California Dreaming, un album dessiné au crayonné noir et blanc ? Etiez-vous fan de The Mamas et the Papas ?
P.B : Concernant le style, j’avais envie de quelque chose de plus organique que photoshop. Et, non je n’étais pas fan du groupe que j’ai toujours connu parce que mes parents l’écoutaient souvent en voiture. J’étais surtout fascinée par l’histoire de Mama Cass (Cass Elliot) que j’avais tout le temps envie de la raconter à tout le monde. C’est un peu les prémices des Culottées…
Culottées racontent la vie de trente « femmes qui ne font que ce qu’elles veulent ». Pourquoi ces trente-là ?
P.B : Je les connaissais toutes, et toutes m’avaient marquée. Quand j’étais petite par exemple, j’adorais les volcans. Dans tous les documentaires que je regardais à la TV, il y avait Katia Krafft, avec son petit bonnet rouge… Idem avec Tove Jansson, la créatrice des Moomins qui a eu une vie de dingue ! J’en ai stocké pleins et j’en ai choisi trente. Je savais déjà dans quel ordre je les traiterais, que ce ne serait pas une série mais un objet fini que je pré-publierai dans Le Monde, à raison d’une par semaine.
Quel intérêt de pré-publier ces portraits ?
P. B : La discipline. Sinon, j’aurais mis dix ans à faire ces livres. Le fait de me fixer des objectifs réguliers, de m’y tenir quoi qu’il arrive, a aussi été un moyen de ne pas me perdre dans les détails de la vie de chacune, d’être synthétique. J’avais une semaine pour écrire, dessiner, mettre en couleur et poster. J’ai vécu une super année, en allant à l’essence de ce qui m’intéressait. Ca m’a aussi permis de me poser une question : quel moment particulier me séduit dans leur vie? Là, je me suis rendue compte qu’il s’agissait toujours de la même chose, de ce moment où l’héroïne se dit : « qu’est-ce que je pourrais faire pour reprendre le contrôle de ma vie ? ». Elle ne pense jamais qu’elle va changer la société ou que le monde est injuste. Et pourtant, elle fait bouger les lignes autour d’elle en reprenant la main. Dès qu’une petite histoire déborde sur la grande, ça me fait tomber à chaque fois ! La famille de Katia Krafft voulait qu’elle soit institutrice. Elle, elle aimait les volcans et s’est tellement battue pour devenir vulcanologue qu’elle est allée plus loin que les autres : elle a fourni 90% de la documentation disponible sur le sujet ! Mais, ce n’était pas son but, elle voulait juste faire le métier qui lui plaisait !
Est-ce aussi votre cas, Pénélope Bagieu ?
P.B : Si ça m’était arrivé, j’aurais réagi comme elles ! Après avoir passé un an à dessiner 30 façons d’envoyer chier le monde, j’étais galvanisée. Ca a été thérapeutique.
Vous en avez choisi deux qui ont fait du cinéma : Hedy Lamarr et Annette Kellerman.
P.B : Annette Kellerman se met à nager pour soigner sa polio et comme elle en avait marre de ne pas pouvoir nager facilement, elle invente le maillot de bain. Elle a changé le monde sans le faire exprès et c’est ça qui me plait. On trouve sa place et ça déteint sur les autres !
Les Culottées sont tombées à point nommé. Elles sont complètement dans l’air du temps, non ?
P.B : Faire une BD est un tel sacerdoce qu’on ne peut pas avoir d’autre considération que le plaisir qu’on a à la faire. J’adore me dire que je les ai fait découvrir aux gens. Mais, le besoin de mettre les femmes en lumière était déjà valable il y a dix ans et malheureusement, le sera encore dans dix ans !
D’autres livres sur le sujet sont sortis au même moment. Le contexte est-il plus favorable ?
P.B : Petit à petit, on s’approche de l’objectif final qui est de venir à bout du masculin neutre, de faire en sorte que des histoires de femmes soient des histoires tout court. On veut qu’il y ait tellement de livres sur les femmes qu’on ne les remarque plus. Qu’on se dire : « Tiens, voilà un livre avec des personnages qui ont fait des trucs super ! ». Mais, comme ça fait des siècles qu’on s’est bouffé que des hommes, en ce moment, on se dit « y a beaucoup de femmes là non ? ». Un jour, on ne le remarquera plus !
Comment avez-vous géré le succès des Culottées (plus de 300 000 exemplaires vendus) ?
P.B : Quand les livres sont sortis, je n’habitais plus en France, mais aux Etats-Unis. Donc, je n’ai pas trop vu… La BD reste un milieu confidentiel – c’est pas le cinéma ! –, un gros succès commercial ne change donc pas la vie. Le succès m’a permis d’arrêter les boulots alimentaires, l’illustration et surtout donné carte blanche pour faire les livres que je veux. Dans la BD, le plus compliqué n’est pas de se faire éditer mais d’en vivre ! La grande majorité des auteurs vit sous le seuil de pauvreté.
Vous a-t-on vite proposé d’adapter les Culottées pour la TV ?
P.B : Oui et j’ai reçu plusieurs propositions en même temps. Il s’agissait de trouver qui animerait, qui dessinerait mes dessins. En prenant un café avec l’équipe de Silex Films, j’ai vite compris ce qu’elles voulaient faire et comment. Les Culottées se sont retrouvées dans les meilleures mains qui soient. J’ai dit : banco ! et adhéré à tous leurs partis pris. Je trouve génial qu’il n’y ait qu’une seule voix, celle de Cécile de France. Ca marche super et c’est un peu comme quand j’écrivais et que j’utilisais ma voix à moi.
Les Culottées vous ont apporté la consécration : le fameux Prix Eisner, le plus prestigieux de la BD. Comment l’avez-vous vécu ?
P.B : J’étais tellement heureuse d’être en sélection que je n’avais pas prévu d’aller à la cérémonie, au Comic Con de San Diego. Puis j’ai compris que l’occasion serait unique et la meilleure façon de terminer ma parenthèse américaine ! Je m’étais préparer à finir première Dauphine. Quand mon nom est sorti de l’enveloppe, c’est devenu fou. Une émotion que je n‘avais jamais connue auparavant ! J’étais émerveillée, je n’avais rien écrit mais j’ai eu la présence d’esprit de me dire qu’il fallait que j’enregistre ces trois minutes dans ma tête tellement c’était incroyable ! Donc j’ai pris ce temps là. Je suis rentrée en France. C’était fini et ça n’a rien changé.
Pourtant, vous êtes la première française à le recevoir ?
P.B : Oui, la première femme, mais ce ne change rien dans mon travail… J’étais ravie qu’un livre féministe le reçoive l’année où la cause des femmes était au plus bas aux Etats-Unis. Un livre qui parle de quelque chose !
Depuis, vous avez répondu à une commande et adapté un roman de Roald Dahl en BD.
P.B : Oui, on m’a laissé choisir mon préféré : Sacrées sorcières. C’est aussi celui qui s’y prête le mieux car il y a de l’action, du suspense.
C’est la première fois que vous travaillez pour les enfants ?
P.B : Les Culottées ont beaucoup été lues par des enfants. Les parents les ont fait lire à leurs filles. Ce qui m’a permis de dédramatiser le public jeunesse, le plus exigeant. J’avais comme atout de m’appuyer sur une histoire écrite par Roald Dahl, éprouvée par des milliers de lecteurs, et j’en offre ma version.
Avez-vous prévu une adaptation au cinéma ?
P.B : Robert Zemeckis en prépare une pour le mois de novembre 2020 avec Anne Hathaway dans le rôle de la grandissime sorcière. Sans doute qu’il ne donnera pas à la grand-mère un rôle aussi central que moi !
Avez-vous d’autres projets ?
P.B : Je suis partie pour faire de la promotion jusqu’à l’automne, en France puis aux Etats-Unis. Pour moi, c’est la deuxième moitié de la vie d’un livre, le moment de rencontrer ceux qui me lisent, de parler avec eux. Je la vis comme les applaudissements de la dernière d’un acteur. Et une manière douce de traverser le post-partum, la déprime qui suit la livraison d’un livre. Je me remets à dessiner les personnages pour les dédicaces. Pour Les Culottées, je suis allée partout, dans la vingtaine de pays qui les ont traduites : j’y ai passé deux ans !
A un journaliste qui vous demandait si, avec le 2ème tome des Culottées, vous aviez fini avec votre trilogie féministe, vous avez répondu : « Mon pauvre c’est pour toute la vie ! ». Le pensez-vous encore ?
P.B : Que mes livres parlent de femmes est pour moi un non-sujet ! C’est une évidence et je le ferai toute ma vie. Je ne cherche même pas à faire un livre féministe, encore moins qu’il soit déconnecté de ce que je pense. Je veux créer des personnages féminins auxquels je puisse m’identifier. C’est ce que j’attends en tant que lectrice.
Pourriez-vous créer d’autres personnages que des femmes ?
P.B : Oui, mais je ne vois pas pourquoi. Pourquoi travestir mon œil ? Ce qui m’intéresse est mon point de vue de femme et le regard différent que je porte. Un héros n’est jamais un personnage comme un autre, mais à chaque fois, il parle de moi. Quand je dessine Mama Cass, je parle de moi, de ce qui me relie à elle. De la manière dont je peux l’incarner, des émotions que je partage avec elle. Comment lui insuffler ce que je suis pour ne pas en faire un personnage figé ? Si j’en faisais un homme, ce serait aussi nul que quand des hommes écrivent mal des personnages féminins. Si c’est pour avoir des archétypes de mecs aussi creux que le sont ceux des filles, autant que je passe la main !
Vous reconnaissez n’avoir pas tellement lu de BD petite. A quoi vous intéressiez-vous ?
P.B : J’aimais bien Astérix et Gotlib pour rigoler mais je ne me projetais pas dans la BD, même si j’écrivais déjà des histoires avec des dialogues dans des bulles. Je n’en lisais pas. En revanche, je regardais des dessins animés à haute dose. J’ai été élevée par une télé comme beaucoup d’enfants des années 1980. Le Club Dorothée, Disney, les mangas…
Est-ce qu’ils ont une influence sur votre travail ?
P ;B : C’est impossible qu’ils n’en aient pas ! Au cumul, j’ai dû regardé 2 ans de dessins animés durant mon enfance, en plus des cassettes de Tex Avery que j’ai usé jusqu’à ce qu’elles cassent. C’est ce qui m’a donné envie d’étudier l’animation.
Propos recueillis par Véronique Le Bris
A voir :
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Les Culottées, série animée réalisée par Mai Nguyen et Charlotte Cambon jusqu’au 17 avril 2020 sur France 5 et jusqu’au 8 juillet 2020 sur france.tv.
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A lire :
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Sacrées Sorcières de Roald Dahl, adapté par Pénélope Bagieu, Gallimard, 2020.
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Culottées 1&2, Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent » de Pénélope Bagieu, Gallimard, 2016-2017.
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California dreamin’ de Pénélope Bagieu, Gallimard, 2015.
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Cadavre exquis de de Pénélope Bagieu, Gallimard, 2010.
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Joséphine t1, t2 et t3, De Pénelope Bagieu, Delcourt.