Les Yatzkan
En rangeant les affaires de sa mère décédée, Anna-Célia Kendall-Yatzkan déroule un fil qui la tiendra occupée dix longues années. Le temps de retrouver la trace des Yatzkan, ses ancêtres.
Un monde disparu
Robert Badinter a décrit le monde de ses grands parents comme un monde disparu à jamais. Abîmé par les pogroms et anéanti par le nazisme. Tous les descendants de juifs ashkénazes sont confrontés à ce constat cruel. D’avoir des racines qui n’existent plus et souvent de ne rien connaître de ce qui les a précédé.
Un vertige inconcevable à quiconque n’est pas concerné et qui finit par rattraper les descendants. Tous, un à un, les plus athées aussi, puisque ce n’est pas tant une histoire de religion que de culture familiale.
Travail de mémoire
Anna Kendall est dans ce cas. À la mort de sa mère, elle s’attache sans comprendre et sans raison, à un piano, à des autoportraits de sa mère et ne peut se résoudre à vider d’un seul coup son appartement.
Elle finit par y découvrir une boîte de photo, Un renseignement ici ou là. Elle est aussi happée par un mail intrigant qui lui demande de nommer les personnages d’une photo dont elle ignore tout. Sauf qu’ils sont sans doute de sa famille. Commence alors pour elle une longue traque dans une mémoire familiale déniée, effacée et dont elle mettra dix ans à recoller les morceaux. Et pourtant…
La reconnaissance des Yatzkan
Anna, dont l’identité même est au départ floue, va ainsi comprendre qu’elle est une Yatzkan, descendante d’un grand-père brillant, connu. Il a été le fondateur d’un grand journal de la communauté juive de Lituanie, puis de France au fur et à mesure de la migration de la famille. Son oeuvre créait le lien d’une communauté bientôt dispersée et anéantie qu’Anna Kendall tente de retrouver aujourd’hui.
Elle parvient peu à peu à reconstituer un puzzle, à travers plusieurs pays et continents, à retrouver une famille certes réduite et éclatée mais concernée. Forte de ce passé recomposé, elle peut alors régler son héritage.
Libérer la parole
Voilà ce que décrit, raconte avec une persévérance remarquable et une fantaisie bienvenue ce documentaire dans lequel de nombreux descendants de famille décimées se reconnaîtront.
Notamment ces familles où la parole était abstraite, discrète mais qui savaient avoir ce lourd fardeau à porter, sans forcément comprendre la nécessité de le transmettre aux nouvelles générations.
Documentaire d’Anna-Célia Kendall-Yatzkan, avec les Yatzkan…
2018 – France – 1h15
Ce documentaire rythmé sort dans une combinaison originale. Le film continue à être projeté régulièrement au cinéma le Saint André-des-Arts à Paris. A noter la séance du samedi 12 janvier 2019 sera suivie d’un débat avec la sociologue-écrivaine Nathalie Heinich (auteure avec Caroline Eliacheff de « Mères-filles une relation à trois » sur le sujet de « Aïe, ma mère ! les relations mère-fille dans la littérature et le cinéma »
© Les Films Saint-André des Arts
helene le coeur
2 janvier 2019 @ 15 h 12 min
je vote pour les Yatzkan, le meilleur film de l’année
Véronique LE BRIS
7 janvier 2019 @ 8 h 49 min
Pour voter, rendez-vous sur le site prixaliceguy.com, dans la colonne de droite, allez-y!
Petit-Jouvet
2 janvier 2019 @ 16 h 03 min
je vote pour les Yatzkan !
Véronique LE BRIS
7 janvier 2019 @ 8 h 49 min
Pour voter, rendez-vous sur le site prixaliceguy.com, dans la colonne de droite, allez-y!
dugowson martine
6 janvier 2019 @ 12 h 14 min
Emouvant, drôle, triste, entêtant.
Claudie Moïse
14 janvier 2019 @ 19 h 24 min
j’ai voté pour « les Yatzcan » : c’est un film sensible et émouvant.