Les Tops 5 de Solenn Rousseau
Les femmes et le 7ème art, c’est une longue histoire mal connue. Pour l’honorer, Cine-Woman demande à tou(te)s les 5 films de femmes et les 5 rôles féminins qui les ont marqués. Solenn Rousseau, la directrice de l’association Gros plan et programmatrice du cinéma Quai Dupleix à Quimper, nous a confié ses listes.
Les choix de Solenn Rousseau
Elle était partie pour devenir archéologue mais programme depuis 8 ans le cinéma art et essai de Quimper. Solenn Rousseau est en même temps la directrice de l’association d’animation culturelle et d’éducation artistique Gros Plan. Et c’est dans ce secteur qu’elle a fait ses armes professionnelles.
Du désert au paradis des cinéphiles
Elle a pourtant grandi dans un gros bourg de la Beauce complètement déserté par le cinéma, mais pas par la littérature. A Illiers, rebaptisé Illiers-Combray en hommage à Marcel Proust l’a rendu célèbre, il n’y avait pas de salle, juste un cinémobile que Solenn Rousseau fréquentait à peine. Elle préférait regarder La Dernière séance ou Le cinéma de minuit à la télévision, en cachette de sa famille. C’est ainsi qu’elle a découvert à 12/ 13 ans, Kes de Ken Loach, L’armée des ombres de Jean-Pierre Melville, les films de Vincente Minnelli ou de Luchino Visconti.
A 18 ans, elle part étudier l’archéologie à la Sorbonne. Après une licence et une année dédiée à écluser tous les cinémas du quartier latin, elle se réoriente en cinéma. Elle garde un souvenir très fort des cours de « Poétique du montage » de Nicole Brenez. « Un cours génial d’esthétique du cinéma qu’aucun étudiant ne ratait « , s’enthousiasme-t-elle, malgré les horaires matinaux et les grèves de 1995. De cette époque riche en découvertes, Solenn Rousseau se souvient particulièrement de la Poursuite infernale de John Ford, de La folle ingénue d’Ernst Lubitsch, de Little Odessa de James Gray, de Lost Highway de David Lynch ou encore des oeuvres d’Eric Rohmer, d’Hal Hartley, de Takeshi Kitano ou de Wong Kar Waï.
Eduquer au cinéma
Tant et si bien qu’elle décide de renoncer à l’archéologie pour travailler dans le cinéma. D’accord, mais pour quoi faire ? Sans soutien culturel de sa famille mais avec un entêtement digne de ses origines bretonnes – elle est née à Auray -, elle s’essaie à la production de documentaires. Pourtant, c’est la transmission, « la manière dont on se construit à la culture » dit-elle joliment qui l’intéresse le plus. Elle devient coordinatrice des dispositifs d’éducation au cinéma au sein de l’association les Cinémas Indépendants Parisiens. Sous la houlette d’Isabelle Laboulbène, elle rencontre le milieu du cinéma, de la critique et participe à concevoir les formations au cinéma des professeurs des collèges et lycées.
Après huit ans à Paris et deux ans au Pôle d’éducation artistique au cinéma de la région Poitou-Charentes, elle reprend à Quimper en 2010 la direction de l’Association Gros plan et la programmation des deux salles art et essai de la ville. Une double casquette qui s’apparente parfois à un travail d’équilibriste, mais qui lui permet de remplir sa mission : éduquer à l’image et à des cinématographies différentes.
Première du Prix Alice Guy à Quimper
Le mardi 19 juin 2018, Solenn Rousseau sera la première responsable de salle à organiser une soirée spéciale autour du Prix Alice Guy. Au programme : deux courts-métrages de la pionnière du 7ème art et la diffusion de Paris la blanche de sa première lauréate Lidia Terki. Au Quai Dupleix à 20h30 en présence de la réalisatrice.
Avant cela, Solenn Rousseau s’est pliée à l’exercice des Tops 5 Cine-Woman. Les voici.
Mes cinq films réalisés par des femmes préférés
1 – Wanda de Barbara Loden (1970)
2 – Mikey and Nicky d’Elaine May (1976)
3 – Toni Erdmann de Maren Ade (2016)
4 – Saint-Cyr de Patricia Mazuy (1999)
5 – Lady Chatterley de Pascale Ferran (2006)
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