Rarement un titre, Les chaises musicales, a été si approprié à un film. Ou comment la comédie de Marie Belhomme raconte l’impossibilité de s’imposer… ou alors par défaut.
Perrine et le pot au lait
Perrine (Isabelle Carré), est une jeune fille « presque » : une presque femme, presque musicienne, presque dans sa vie… Elle survit en animant des anniversaires d’enfants ou des après-midis dans les maisons de retraite. Et c’est déprimant.
A presque 40 ans, Perrine tue presque un homme. Par mégarde. Elle culpabilise et fonce le voir à l’hôpital. Il est dans le coma, elle s’insinue dans sa vie et en tombe amoureuse.
Les chaises musicales, un portrait inabouti
Gentil portrait de femme un peu paumée, un peu lunaire mais pas méchante, Les chaises musicales aurait pu être la judicieuse analyse d’une génération de femmes qui n’ayant pas su choisir avant, se retrouve à l’aube de la quarantaine dans un questionnement justifié.
Ce n’est pas le cas et c’est dommage. Ce premier film est juste une bluette un peu bancale, qui oscille entre la comédie légèrement burlesque et le portrait de cette femme-là justement, ne sachant choisir entre la comédie forte, puissante et la retenue constante. Et qui peine à traiter le vide qui remplit presque la vie de cette jeune femme d’aujourd’hui.
Tourné à Rennes
Sans doute aurait-il fallu une autre actrice qu’Isabelle Carré, moins diaphane, plus physique pour donner de l’épaisseur à un premier film qui en manque de force. Une actrice avec plus de tempérament et plus à l’aise dans le registre comique aussi.
Pour ceux à qui ça parle, le film a été entièrement tourné à Rennes et dans les environs de Fougères, en Ille-et Vilaine, et pour le coup, c’est une madeleine que je partage très volontiers avec la réalisatrice, Marie Belhomme ! Une preuve de sincérité et d’authenticité.
De Marie Belhomme, avec Isabelle Carré, Carmen Maura, Philippe Rebbot…
2015 – France – 1h21