L’édition 2019 des Arcs Film Festival restera dans les annales. En tant que première édition du Green Lab, sur l’éco-responsabilité du cinéma, que 4e du Lab des Femmes sur la parité et en tant que site difficile à rallier en pleine grève des transports.
Après le rose, les Arcs Film Festival 2019 se mettent au vert
Il fallait de la patience pour réussir à acheminer de partout en Europe les participants d’un festival de plus en plus plébiscité mais situé à 1950m d’altitude ! Pas de train, de la neige en abondance et donc sur la route, rallier Taillefer pour l’ouverture du Les Arcs Film Festival 2019 était un challenge ! Mais rien n’est impossible aux plus valeureux. C’est donc avec la projection des Traducteurs de Régis Roinsard et la présentation du programme et des jurys – présidé pour l’officiel par Guillaume Nicloux – que s’est ouvert cette 11ème édition.
Plus de 120 films européens ont été retenus cette année, dix en compétition et les autres dans des sélections plus ou moins ouvertes à tout le monde.
Le cinéma eco-responsable ?
Sinon, Les Arcs Film Festival 2019 innovent encore en créant un Green lab, conçu sur le modèle du Lab des femmes lancé en 2016. Il s’agit cette fois de s’intéresser de manière innovante et pragmatique à l’éco-responsabilité d’un secteur gourmand en énergie et pas forcément conscient de l’être. Sont ainsi prévus tout au long de la semaine des ateliers professionnels, des rencontres, des débats, des projections de films, l’élaboration d’une charte vertueuse pour les festivals…
Un prix « Cinéma et engagement environnemental » doté de 4000€ et sponsorisé par TV5 Monde a même été remis le mardi 17 décembre 2019 à l’équipe du film Au nom de la terre d’Edouard Bergeon, qui l’a offert à l’association Solidarité paysan. Un seul regret qu’il n’y ait ni porte parole féminin, ni film réalisé par une femme dans ce Green lab.
Et les femmes dans tout ça?
Engagés depuis 2013 sur la place des femmes dans le cinéma, Les Arcs Film festival ont poursuivi leur action cette année. Les ateliers du think tank, le Lab des Femmes, se sont poursuivis. Leur mission: rendre aux femmes la place qu’elles méritent dans toute la chaîne du cinéma.
Le prix Femme de cinéma Sisley/ Les Arcs a été remis, pour la septième année consécutive à Sarah Gavron, juste avant la projection de son dernier film, Rocks (sortie le 29 avril 2020) qui est en compétition. Dans son discours, la réalisatrice a salué l’importance de mettre en lumière les femmes pour avoir ainsi des modèles d’inspiration ». Elle a partagé ce prix « avec toutes les femmes qui ont travaillé avec moi » et a présenté son nouveau film en précisant que l’équipe était aux trois quarts féminine ! Elle succède à Claire Burger, lauréate du prix et de la compétition en 2018.
Le lendemain, Yann Arthus-Bertrand est venu présenter son nouveau film, Woman, réalisé avec Anastasia Mikova (sortie le 4 mars 2020). Un projet formidable qui répond à une question essentielle : « qu’est-ce que cela signifie d’’être une femme aujourd’hui? » 2000 femmes ont été interviewées dans 53 pays du monde et 100 se livrent face caméra sur les sujets qui les concernent, selon sept grandes thématiques que sont par exemple le corps et ses tabous, l’émancipation ou la maternité. C’est très fort, et Cine-Woman y reviendra plus longuement. Enfin, Julie Gayet a livré le mercredi 18 décembre 2019 une masterclass.
Les invitées et le jury
Le jury est présidé par le réalisateur Guillaume Nicloux et composé du scénariste, écrivain et réalisateur Santiago Amigorena, la musicienne Mélanie de Biasio, l’écrivain et réalisateur Atiq Rahimi, l’actrice allemande Nina Hoss et l’acteur français Antoine Reinartz.
Isabelle Huppert est l’ambassadrice du Talent village. Un hommage est rendu à l’actrice allemande Barbara Sukowa en sa présence.
Une sélection des films à voir aux Arcs Films Festival 2019
Enfin, les Arcs Film Festival 2019 offrent aussi la possibilité de voir une centaine de films venus de toute l’Europe.
Dix films en compétition
- A thief’s daughter de Belen Tunes (Espagne)
- Atlantis de Valentyn Vasyanovych (Ukraine)
- Benni de Nora Fingscheidt (Allemagne)
- Echo de Runar Runarsson (Islande)
- Instinct de Halina Reijn (Pays-bas)
- Invisible de Ignas Jonynas (Lituanie)
- Lara Jenkins de Jan-Ole Gerster (Allemagne)
- Lynn+Lucy de Fyzal Boulifa (Royaume-Uni)
- O film do mundo de Basil Da Cunha (Suisse)
- Rocks de Sarah Gavron (Royaume-Uni)
Avant-premières
- La sainte famille de Louis-Do de Lencquesaing
- Les traducteurs de Régis Roinsard (ouverture)
- Mes jours de gloire d’Antoine de Bary
- Revenir de Jessica Palud
- Play d’Anthony Marciano
- Selfie de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelbalt et Vianney Lebasque
- Woman d’Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand
- Un fils de Mehdi M. Barsaoui
- #jesuislà d’Eric Lartigau (clôture)
- Voir le jour de Marion Laine
- Deux de Filippo Meneghetti
Des sélections parallèles
Voilà les films de réalisatrices des autres sélections
Playtime
- Disco de Jorunn Myklebust Syversen
- Pelican Blood de Katrin Gebbe
Hauteur
- Douze mille de Nadège Trebal
- Nocturnal de Nathalie Biancheri
- Aga’s house de Lendita Zeqiraj
Scolaires
- L’extraordinaire voyage de Marona d’Ana Damian (Roumanie)
Séances spéciales
- FilmmakErs de Julie Gayet et Mathieu Busson
- Hannah Arendt de Margarethe von Trotta
- Les suffragettes de Sarah Gavron
- Dieu existe, il s’appelle Petrunya de Téona Strugar Mitevska (Macédoine)
Rendez-vous pour le palmarès, qui sera dévoilé le 20 décembre.