Leave me tender
Au festival Paris in Love 2023, le court-métrage Leave me tender a révélé le talent singulier de la jeune Rachel Collignon.
Bonheur à trois
Après Madrid et Barcelone, c’est à Paris, lors du festival Paris in Love, qui s’est déroulé le 18 mars 2023 au cinéma L’Epée de bois qu’a été dévoilé en France le premier court métrage de Rachel Collignon. «Leave me tender est une histoire d’amour à trois, explique la jeune réalisatrice, une histoire d’amour qui sort des schémas traditionnels. Un personnage en dépression que j’incarne retrouve le goût de vivre auprès d’un couple ».
Selon elle, ce trio a partagé un an de vie. Ce film se concentre pourtant sur le soir où cette jeune femme débarque sur un coup de tête dans la maison de vacances du couple et se termine lorsqu’elle en part, ragaillardie, prête de nouveau à affronter la vie. En 11 minutes, il ne prend pas le temps de détailler cette vie commune mais fonctionne par « flash », en une succession de scènes qui montre cette relation à trois, tout en multipliant les ellipses.
5 jours de tournage pour Leave me tender
Le scénario qu’elle a écrit en quelques heures dans un avion s’inspire de sa jeune existence. « L’idée m’est venue en racontant à une connaissance que je rejoignais un couple d’amis dans la maison de vacances de l’un d’entre eux. Ensuite, j’ai romancé les relations de ce trio, raconte Rachel Collignon. Le tournage s’est déroulé en cinq jours, avec les moyens du bord : un appareil photo, un iphone pour le son et sans équipe. Il repose sur quelques astuces (peu de dialogues, beaucoup de scènes de nuit pour pallier le manque d’éclairage… ) et le talent d’un trio d’acteurs qui se sont tous rencontrés au Cours Florent.
Rachel Collignon y a fait ses classes pendant un peu plus de deux ans avant de rejoindre l’école new-yorkaise Atlantic. C’est une sorte de conservatoire dédié au jeu d’acteurs, dont elle vient de sortir diplômée. C’est aussi à Atlantic qu’elle a découvert la réalisation. « Une prof nous a incité à prendre une caméra. Je n’y avais pas vraiment pensé auparavant, me suis autorisée à le faire. J’ai adoré l’expérience», reconnait-elle.
Déjà autrice et metteuse en scène de deux pièces de théâtre, l’une en français, Fantastique, qui a été montée à Paris puis a tourné dans le nord de la France, et l’autre en anglais, Earth to Venus, créée à New York, Rachel Collignon multiplie les initiatives et les projets pour s’imposer à la place qu’elle préfère : sur scène. Tout en se lançant dans la préparation de son second court métrage qu’elle filmera bientôt en Alabama.