Le professeur de violon
Le professeur de violon du brésilien Sergio Machado raconte comment un violoniste de grand talent prend de l’assurance en allant enseigner aux plus pauvres.
Donner rend plus fort
Alors qu’il s’apprête à passer l’audition pour entrer à l’orchestre symphonique de Sao Paolo, Laerte, violoniste surdoué, est anéanti par le trac. Il a beau s’y être préparer depuis sa plus tendre enfance et n’avoir d’autre but, rien n’y fait. Il est tétanisé.

Sans argent et sans espoir, Laerte n’a d’autre choix que d’accepter le premier travail qu’on lui propose : aller enseigner la musique classique aux adolescents défavorisés d’Héliopolis, la plus grande favela de la Sao Paolo.
Quand le professeur de violon ouvre les yeux
Il y va à contre-coeur et sûr de ses principes, poussant l’exigence vis-à-vis de ses élèves aux limites qu’il s’était imposé à lui-même. Mais, ces adolescents ont bien trop de problèmes à gérer pour se concentrer sur la musique classique et l’harmonie de l’orchestre. Leur quotidien à eux, c’est plutôt la violence, les familles acculées par les problèmes d’argent, les trafics, les menaces…

Témoin d’un règlement de compte qui met en cause un de ses élèves, le professeur de violon commence à s’intéresser sincèrement à eux, à leur vie. Il comprend alors que la musique représente, pour certains,un réel échappatoire, une chance pour les sortir de leur condition sociale. Laerte reprend confiance en eux et en lui.
Savoir être utile
Présenté comme un solitaire, issu d’une famille modeste mais ambitieux, Laerte est coincé dans un carcan – celui de la réussite à tout prix, par le travail qui plus est- incapable de la moindre concession même envers lui-même. En s’ouvrant aux autres, il va se révéler. La leçon n’est pas nouvelle, mais le contexte qui mixte favelas brésiliennes et enseignement de la musique classique, est inédit. Il est d’ailleurs inspiré de l’expérience de l’Institut Bacarelli, ouvert en 1968 au sein d’Héliopolis.

De facture classique, le film parvient à rendre intéressant cette double révélation : celle de la musique à certains adolescents et la nécessité de donner pour s’affirmer. Le réalisateur, Sergio Machado, en profite pour rendre un hommage sincère (et pas appuyé) à ses parents, tous deux musiciens professionnels, notamment en laissant filer de longues séquences de musique classique mais aussi de rap brésilien.
De Sergio Machado, avec Lazaro Ramos, Kaique Jesus, Sandra Corveloni, les rappeurs Criolo et Raappin’Hood, l’orchestre symphonique de Sao Paulo et celui d’Héliopolis.
2015 – Brésil – 1h40 – A partir de 10 ans
Le professeur de violon de Sergio Machado a été projeté en film de clôture au Festival de Locarno 2015, au Festival du Film Brésilien 2016 et aux Rencontres d’Amérique Latine de Toulouse 2016. Il fait aussi partie de la Sélection Cannes Junior au Festival de Cannes 2016.
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