Nouveau crû pour la Quinzaine des Réalisateurs 2019 qui accueille un nouveau délégué général. A-t-il fait une belle place aux réalisatrices ? Avec seulement 4 longs métrages sur 24, c’est raté !
Quatre films de femmes à la Quinzaine des Réalisateurs 2019
On attendait Paolo Moretti, le nouveau délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, au tournant. Un peu fâchée que la SRF ait encore choisi un homme pour succéder à Edouard Waintrop. Son baptême du feu avait été, au Festival de Cannes 2018, de signer la Charte 50/50 qui l’oblige à plus de transparence et à un élan vers la parité.
Avec 4 films de femmes en sélection, Paolo Moretti et sa première sélection font moins bien qu’Edouard Waintrop, pourtant peu réputé pour son côté féminin ! Il s’en défend toutefois en expliquant que l’engagement qu’il a pris l’oblige avant tout à respecter le ratio film réalisé par des femmes versus film réalisé par des hommes parmi ceux qui ont postulé.
Faisons les comptes
Comptons donc avec Paolo Moretti. Sa sélection comprend 36 films, 24 longs métrages, 10 courts et moyens métrages, deux séances spéciales (100% masculines) et une exposition d’installation VR co-signées par Laurie Anderson et Hsin-Chein Huang. Il déclare neuf réalisatrices – 4 en longs métrages, 4 en courts métrages + Laurie Anderson -. A neuf, le ratio est de 25%, à 8, d’un peu plus de 22%.
Paolo Moretti ne donne pas le nombre exact de films de femmes reçus sur les 1868 longs métrages et 1921 courts. Mais le ratio qui oscille entre 22 et 25% semble cohérent, surtout pour les longs. Il est plus étonnant pour les courts et franchement peu honnête d’ajouter Laurie Anderson dans ces calculs. Sa réaction n’est pas encourageante. « Je ne me suis pas engagé sur la parité mais sur la transparence, prévient-il. En pourcentage, nous y sommes ». A peine… Et, il poursuit : « C’est une erreur de chercher la parité à tout prix et de la demander à un festival, qui n’est que la partie la plus visible d’une industrie ». Pour le coup, on préfère encore la réaction de Charles Tesson.
Longs métrages
Quatre longs métrages sont été réalisés par des femmes dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs 2019 :
- Alice et le maire de Nicolas Pariser (France)
- And then we danced de Levan Akin (Suède/Géorgie)
- Cancion sin nombre de Melina Leon (Pérou/Suisse) – 1er film
- Le daim de Quentin Dupieux (France) – ouverture
- Dog’s don’t wear pants de Jukka-Pekka Valkepää (Finlande/ Lettonie)
- First love de Takashi Miike (Japon/Royaume-Uni)
- For the money d’Alejo Moguillansky (Argentine)
- Ghost Tropic de Bas Debos (Belgique)
- Give me Liberty de Kirill Mikhanovsky (Etats-Unis)
- Lillian d’Andreas Horwath
- Oleg de Juris Kursietis (Lettonie/Belgique/Lituanie/France)
- On va tout péter de Lech Kowalski (France)
- Les particules de Blaise Harrison – 1er film
- Perdrix d’Erwan le Duc (France) – 1er film
- Sick Sick Sick d’Alice Furtado (Brésil/Pays-Bas) – 1er film
- The Halt de Laz Diaz (Philippines- Chine)
- The Lighthouse de Robert Eggers (Canada/Etats-Unis)
- The Orphanage de Shahrbanoo Sadat (Danemark/Afghanistan)
- Tlamess d’Ala Eddine Slim (Tunisie/France)
- To live to sing de Johnny Ma (Chine)
- Une fille facile de Rebecca Zlotowski (France)
- Wounds de Babak Anvari (Etats-Unis)
- Yves de Benoît Forgeard (France) – clôture
- Zombi child de Laurent Bonello (France)
Séances spéciales
- Red 11 de Robert Rodriguez précédé d’une master-class du réalisateur
- The staggering girl de Luca Guadagnino (Italie)
Exposition
- Aloft / Chalkroom / To the moon de Laurie Anderson & Hsin-Chien Huang – VR
En plus de ces 29 films, la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs 2019 compte dix courts et moyens métrages.