La la land
Une comédie musicale comme dans les années 50 ? Voilà La la land, le nouveau pari de Damien Chazelle après Whiplash et avec Emma Stone et Ryan Gosling.
Le retour de la comédie musicale
La plupart des cinéphiles ont l’œil qui frise et la voix qui tremblote à la simple évocation d’une comédie musicale. Cyd Charisse, Ginger Rodgers, Rita Hayworth, Gene Kelly, Fred Astaire… et tout un pan joyeux, heureux du cinéma apparaît tout à coup.
Damien Chazelle fait partie de ces nostalgiques. Le succès de son film précédent Whiplash, qui racontait les relations saxo-masochistes d’un batteur et de son mentor, chef d’orchestre lui a permis de réaliser son rêve : mettre en scène une vraie comédie musicale comme dans les années 50, qui se passerait à Los Angeles aujourd’hui.
La la land : l’American dream
L’histoire fait se rencontrer deux artistes encore en devenir. Elle est actrice et court les castings et les petits jobs dans l’attente de décrocher un rôle et une carrière.
Il est pianiste de jazz. C’est un puriste qui refuse de chasser les cachets pour ouvrir son club. La musique les réunit un soir et ne devra plus les quitter. Évidemment, si leur amour est fort, leurs carrières ne décolleront pas au même moment. Ce qui pourrait avoir raison de leur relation.
La la land : une histoire d’amour contrariée
En attendant, ils s’aiment, se croisent au fil des saisons magnifiées par le soleil californien, par le bleu azur du ciel, les palmiers et les robes chatoyantes de Mia (Emma Stone) et la décapotable surannée de Sebastian (Ryan Gosling).
Oui, c’est bien Ryan Gosling qui joue Seb le pianiste, et il est formidable : délicat, sensible, il excelle sur le clavier comme quand il danse la valse ou fait des claquettes, charmant et buté à la fois.
A ses côtés, Emma Stone est moins convaincante. Non qu’elle démérite, mais la métamorphose qu’on attend d’elle, comme une chrysalide qui deviendrait papillon, n’a pas lieu. Elle manque un peu de chien, de classe, de ce petit truc en plus qu’avait les stars de naguère.
La la land mais sans grain de folie
A l’image du film d’ailleurs qui ne décolle pas vraiment ni en bluff, ni en danse, ni en émotion. L’ensemble reste très bien fait et très agréable à regarder, chatoyant comme les costumes féminins mais sans explosion.
La première scène dans les embouteillages donne immédiatement le ton : de bonnes et belles idées, bien traitées mais auxquelles il manque le grain de folie qui les rendrait génial.
Une bande son au top
On reconnaît avec la bande son et quelques unes de ses audaces que Damien Chazelle est bien un homme de musique avant d’être un homme d’image.
La partition de jazz, la mélodie qui lie les deux personnages et les plonge dans des options de vue différentes (qui donnent toute son originalité à sa mise en scène) sont toutefois la preuve que Chazelle parviendra à trouver une voie encore plus personnelle.
Et il devrait signer à court terme un superbe film. On y est presque.
De Damien Chazelle, avec Emma Stone, Ryan Gosling, John Legend…
2016 -Etats-Unis – 2h06
La la land et son équipe a raflé 7 Golden Globes et est favori aux Oscars avec 14 nominations.
@Snd-M6