La guerre est déclarée
La guerre est déclarée, c’est celle que Valérie Donzelli et son compagnon déclarent à la maladie de leur fils. A moins que ce ne soit la maladie qui leur donne cette urgence à vivre.
Vivre, vite
Petit ovni qu’on adore découvrir et aimer, La guerre est déclarée, le deuxième film de Valérie Donzelli, est un petit bijou, qui méritait de rester petit pour garder toutes ses qualités. Le succès public l’a propulsé au-delà. Tant mieux pour lui, mais tant pis pour ceux qui en attendent plus qu’il n’en donne. Attention, objet fragile mais précieux, à regarder aussi pour se remonter le moral…
Juliette et Roméo se rencontrent, s’aiment et font un bébé. Adam naît donc de ce couple pas vraiment conventionnel, grandit bizarrement jusqu’à ce qu’on lui diagnostique une tumeur au cerveau. Evidemment que ses parents n’y étaient pas préparés, évidemment qu’ils vont tout faire pour le sauver, évidemment que leur couple soudé n’y survivra pas. Sauf qu’en filmant sans pathos leur propre histoire dramatique, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, les vrais parents du petit Adam-Gabriel ont su faire passer leur urgence à vivre et à sauver leur enfant comme rarement. On les suit pas à pas dans leur histoire, dans leur amour, dans leur déni des symptômes et dans le traumatisme de la maladie. La vie change, elle ne tient qu’à un fil. Ils filment l’attente, l’incompréhension, l’angoisse, la vente de l’appartement, la nécessité d’hurler etc… sans plainte, ni complainte, ni dramaturgie. Juste l’urgence à vivre et à faire vivre ce petit. Leur drame a duré cinq ans, le film passe en coup de vent. On rit, on pleure, on est charmé et énervé. Et finalement heureux que la vie au sens propre prenne le pas sur le reste. Tout le reste.
De Valérie Donzelli, avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Gabriel Elkaïm, Anne Le Ny, Brigitte Sy…
2011- France -1h40