La Duchesse de Varsovie étonne plus par son dispositif scénique étrange mais raté que par son propos. Il y est question d’une grand-mère qui se raconte à son petit-fils et le sort ainsi de sa léthargie créative.
Le vrai du faux
Un jeune homme vient chercher sa grand-mère à la gare. Il ne sait pas trop comment l’appeler, elle est à la fois froide et affectueuse. Lui est peintre et en panne d’inspiration. Il prétend que c’est de ne pas connaître son passé qui le fige dans cette dépression.
La Duchesse de Varsovie se confie
Elle n’a jamais voulu parler ni de son enfance, ni de sa vie de jeune fille. Elle n’a toutefois jamais faire mystère que ses origines juives polonaises ont fortement influé sur son destin. Finalement, après une longue hésitation, Nina acceptera de se confier à Valentin.
C’est un duo filmé, un véritable dialogue à deux personnages que cette Duchesse de Varsovie. Joseph Morder, le réalisateur, a opté pour un dispositif très particulier.
Duo en toc
Non seulement le film n’est joué que par deux acteurs en chair et en os, les autres intervenants, rares, apparaissent dans des silhouettes en carton-pâte et en voix off, mais aucun décor n’est réel et n’a de volume.
Tous sont peints sur toile, avec parfois une vraie maladresse des perspectives, et surtout une vision édulcorée, touristique et datée de Paris. Les tapisseries d’appartements sont surchargés, les brasseries parisiennes typiques, et les lieux abordés, les images d’Epinal de la capitale : la Tour Eiffel, le Louvre, la Concorde…
Derrière la toile…
Ce dispositif original mais pesant est sur la longueur plutôt bien défendu par le duo d’acteurs, Alexandra Stewart et Andy Gillet, même si leur jeu paraît faux au début du film. Quand son personnage accepte de lâcher prise, Alexandra Stewart devient même très émouvante…
Sans doute, parce que c’est à ce moment-là que Joseph Morder abandonne sa glorification passéiste de Paris et devient sincère. Nina est inspirée de la vie de sa mère. Il s’est même servi du manuscrit des souvenirs qu’elle a écrit sur sa déportation.
Comme quoi prôner le faux pour parler vrai n’est pas forcément la meilleure idée.
De Joseph Morder, avec Alexandra Stewart et Andy Gillet.
2014 – France -1h26