La note Cine-Woman : 1/5
de Malgoska Szumowska
Elles, ce sont ces jeunes femmes sans scrupule qui vendent leur corps pour se payer des études ou un avenir en France. D’extraction modeste ou étrangère, elles sont des prostituées occasionnelles, plus ou moins régulières, qui s’assurent ainsi un train de vie à la hauteur de leurs ambitions. Elle, c’est Juliette Binoche, journaliste au magazine Elle justement, qui peine à écrire son enquête sur la prostitution étudiante… puis qui, d’un seul coup d’un seul, a une révélation.
Bobo parmi les bobos, elle s’ennuie, subit sa vie de mère, d’épouse parfaite à la sexualité non épanouie… Bref, son enquête la bouleverse tant qu’elle remet sa vie en cause.
Dit comme ça, Elles, le film, se laisserait voir. Le sujet est dérangeant, les confidences de ces jeunes femmes qu’on entend jamais questionnante. Mais, la caricature avec laquelle la réalisatrice polonaise Malgoska Szumowska, présente la journaliste, caricature dans laquelle se complait et se jette Juliette Binoche, coupe toute velléité d’air de l’empathie pour elle : en deux scènes, chez elle, penchée sur son Mac (si, si!) et enquête d’inspiration, elle est exaspérante.
Il n’y a guère que les scènes où les jeunes femmes se confient qui sont intéressantes. Même les interviews, surtout quand elles dérapent, sont ratées, rapidement insupportables à regarder.
Au lieu de décrire un sujet en le montrant comme on s’attendait à ce que la réalisatrice documentariste le fasse, on tombe dans le fantasme du luxe, du journalisme, de la prostitution propre et de la libido bourgeoise qu’il faut encanailler. Et comme de fait exprès, le film est particulièrement mal monté!
avec Juliette Binoche, Anaïs Demoustier, Joanna Kulig, Louis-Do de Lencquesaing
2011- France/Pologne/Allemagne- 1h36