Comment raviver le feu d’une histoire d’amour éteinte? En en rejouant les prémices propose Nicolas Bedos dans La Belle époque, une comédie subtile, mieux écrite que réalisée. Mais qu’on oublie aussi vite qu’on l’a vue !
Rejouer la vie
Le début est brutal, cynique et vraiment maladroit. Un type fait fortune en vendant à des particuliers en manque de sensations fortes des reconstitutions et des ambiances à discrétion. On peut par exemple acheter un dîner raciste grand siècle ou un débat entre nazis.
Cet homme sans vergogne est l’ami du fils d’un puriste. Ce père est un dessinateur de BD déprimé et déprimant et d’une psychanalyste pétillante au parler franc. Ils ne supportent plus et Marianne met son vieux mari bougon à la porte.
Retour vers un futur
Un coup de grâce pour Victor qui va accepter de participer à la reconstitution d’une partie de sa vie : la rencontre avec sa femme au cœur des années 1970, dans un monde complètement différent de celui d’aujourd’hui.
Sur le papier, La belle époque semble artificielle, une sorte de jeu de construction improbable. D’autant que l’histoire d’amour des parents (Victor et Marianne) se double d’une passion heurtée, violente entre le metteur en scène et l’actrice principale des fameuses scènes reconstituées. À vrai dire c’est le cas. Sauf que Nicolas Bedos réussit à fluidifier le récit de cette histoire dans l’histoire d’un film en train de se construire dans celui qu’on regarde.
Nostalgie de la Belle époque
Une fois passée les quelques scènes d’exposition beaucoup trop démonstratives et franchement de mauvais goût, le film prend son envol. Le pari tenu, les personnages bien croqués et la pléiade d’acteurs au top. Fanny Ardant (Marianne) est éblouissante. Daniel Auteuil (Victor), Guillaume Canet (Antoine) et Doria Tillier (Margot) retrouvent tous un jeu à la hauteur du challenge, après des prestations moyennes dans leurs films précédents.
Les dialogues sont bien écrits – un peu trop peut-être. Les non-dits sur les relations père-fils, sur les différentes époques, sur les faux-semblants -comme dans Monsieur & Madame Adelman, le premier film de Nicolas Bedos -sont signifiants. L’ambiance est réjouissante et amusante mais n’imprime malheureusement ni l’esprit, ni le coeur.
De Nicolas Bedos avec Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Guillaume Canet, Doria Tillier…
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