En ce Jour 2 – 75e Festival de Cannes, on entame un début de rythme de croisière, jeudi 19 mai 2022. Les rencontres se multiplient, les occasions aussi.
Jour 2 : organisation, name-dropping et opportunités
Au Festival de Cannes, la première difficulté est d’organiser sa journée tant il y a d’aléas. Aurais-je une place ? Et Pour quel film? Le temps d’y aller ? De passer les contrôles ( plus légers cette année et c’est tant mieux)? De répondre aux obligations et aux mails, de trouver des invitations ? La seconde est de s’y tenir ! On rencontre tant de gens, on croise tant de sollicitations qui sont souvent de belles opportunités qu’il est impossible d’y résister. Mais ne rien n’organiser est l’assurance d’une journée ratée. Il faut donc trouver un subtil équilibre entre les rendez-vous incontournables et les occasions opportunes,
Par exemple, avec Fabienne Silvestre, la créatrice du Lab des femmes né aux Arcs Film festival, nous avions décidé de déjeuner ensemble. Mais la billetterie capricieuse ne m’a autorisée une place de cinéma qu’à 11:30 pour un film qui durait 2:30. Je choisis le film, mon objectif étant d’en voir deux par jour sur la toute la durée. Je transforme le déjeuner en un dîner (ce qui fonctionne pour toutes par chance). L’organisation de la journée est donc à ajuster en permanence, tout en tenant ses objectifs. Ce qui prend bien 2h par jour !
Jour 2 : 1er film de la compétition
Donc, après une quête des places des jours suivants – la billetterie ouvre 4 jours à l’avance-, me voila partie pour voir Le 8 Montagne d’un couple de cinéastes belges. J’écrirais la critique plus tard mais j’ai la chance, à la sortie, de croiser Binh, plume du magazinePositif, avec qui je pars déjeuner niçois au marché de Forville. On discute en route, le temps de faire le point sur nos vies. Il repart aussitôt. Ainsi va la vie cannoise.
Puisque j’en ai peu d’obligations cette année, à part Cine -Woman, des contacts pour le Prix Alice Guy et la promotion de la série de 14 portraits de réalisatrices, De l’Ombre à la lumière, qui passe durant le Festival de Cannes sur France TV, j’ai arrêté de remplir chaque interstice de mon agenda.
Je file écrire, justement, à la salle de presse et rencontre une autre plume de Positif, de Transfuge et une figure du Cercle : Frédéric Mercier. Pour la première fois, il a fait partie d’un comité de sélection, celui de la Semaine de la Critique génération Ava Cahen, la plus jeune déléguée générale de tous les temps, et fondatrice de la revue French Mania, à laquelle Fred et moi collaborons. Il a vu 400 films en quelques mois, que des premiers et deuxièmes films, et se réjouit de la sélection finale et de l’équipe qu’il dit avoir eu du plaisir à retrouver chaque vendredi pour la bâtir.
J’aime beaucoup Frédéric et passer du temps avec lui est toujours un moment privilégié. Il dit avoir été ému aux larmes par Armaggedon Times de James Gray – j’y reviendrai – et me recommande quelques films qu’il a déjà vu pour la sélection justement.
Le Festival de Cannes, version numérique en rade
Écrire prend du temps. Télécharger les photos et bandes annonces aussi… surtout quand le site du Festival de Cannes crashe. Il y eut une époque où un partenaire informatique mettait des ordinateurs et des informaticiens à disposition des journalistes. Désormais, tout le monde a son portable et se débrouille seul. Impossible d’imprimer un document – le QR code qui permet de prendre le bus gratuitement car il ne fonctionne pas sur un téléphone- sans clé USB ou cordon extranet. Mais qui se balade encore avec ça, quand le wifi est partout? Entre la billetterie et ça, le système informatique du festival est à revoir.
Je file à l’apéro du distributeur de films japonais Eurozoom, rencontre des Australiens dans l’ascenseur qui se plaignent du bruit constant en hurlant, cherche Amel, « un mec? » comprend une exploitante et boit un premier verre de champagne sur une terrasse qui se remplit au fur et à mesure. Caroline Vié, la journaliste de 20 mn, grande fan d’animation japonaise, est là. On parle badge. tous les accrédités ont le droit à une sorte de broche collector 75e édition avec des phrases censées être drôles écrites dessus. Le sien est significatif. Le mien, qui fait référence à l’acteur Timothee Chalamet insignifiant… les 10 mn qui suivent me prouveront que non. En rejoignant Fabienne, je croise Cathy et Julien Des rencontres Européennes d’Aubenas… qui lorgnent et échangent aussitôt mon fameux badge, pour sa fille folle de Chalamet, m’explique Cathy.
Le dîner entre filles qui suit est un moment de répit et assez rare. Fabienne m’invite ensuite à la suivre dans une soirée organisée par la Mairie de Cannes, Cannes on air dans les jardins de la Médiathèque. Elle me présente toute l’équipe du maire, quasiment que de femmes aux postes de direction. On ( re) boit, on danse, on croise pas mal d’huiles qui ont toutes une info à divulguer. Je retrouve Gauthier et toute une partie de France TV qui me félicitent pour la série de portraits de réalisatrices.L’imprévu est souvent riche. Un chauffeur de la Marie me dépose à la maison.