Je me tue à le dire

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Tête, c’est du belge ! Voilà comment résumer de manière provocante Je me tue à le dire, la première comédie noire signée Xavier Seron. Un exercice de style pas tout à fait réussi mais très original.

Sacro sein

Je me tue à le dire est une histoire de sein, maternel et celui qui nourrit et celui qui tue. Et de cordon que ni le fils, ni sa mère n’arrive à couper.

Danse darty de Je me tue à le dire de Xavier Seron
Serge Riaboukine (Darek), Jean-Jacques Rausin (Michel Peneud)

Michel Peneud vivote en attendant de faire l’acteur. Il travaille chez l’équivalent de Darty et partage son temps libre entre les bras de sa belle, les blagues de son pote Darek et sa mère. Surtout sa mère.

Je me tue à le dire : une histoire d’amour mère/fils

Fils unique et adoré affectueusement affublé du ridicule surnom de Minou, Michel n’arrive pas à s’extirper de l’influence, de la présence envahissante de sa maman. Il faut dire qu’elle est malade, malade de ce sein qui l’a nourri petit, « pendant un an pour être sûre » répète-t-elle en permanence.

 Je me tue à le dire de Xavier Seron
Jean-Jacques Rausin (Michel Peneud) et Myriam Boyer (Monique Peneud)

Entourée de ses chats, dopée au mousseux, elle règne sur la vie de son fils sans partage possible. Et il se laisse faire, reconnaissant de l’amour qu’elle a pour lui et conscient de ce qu’il lui apporte en retour. A-t-il seulement l’envie de mener sa propre barque?

Chronique d’un adolescent attardé

Je me tue à le dire ne raconte pas à proprement parler une histoire. C’est plutôt une chronique construite autour de ce couple fusionnel mère-fils, abordé surtout du point de vue du fils. Dépassé par l’amour envahissant de cette mère en boucle sur sa progéniture, Michel n’arrive pas à mener en adulte sa propre vie, à grandir pour se libérer de ce fardeau. Bien plus, lui aussi développe une grosseur au sein droit…

 Je me tue à le dire de Xavier Seron
Jean-Jacques Rausin (Michel Peneud) et Philippe Grand’Henry (le monsieur des pompes funèbres)

Assumé, cet amour maternel plus grand que de raison semble être autobiographique. Xavier Seron en fait son premier film qu’il parsème d’un humour très noir. Il s’en délecte même rétablissant grâce à lui le bancal de situations parfois répétitives ou construites de façon approximative.

Auto-analyse à l’humour noir

Cet ovni culotté filmé en noir et blanc et à cheval entre Rennes et la Belgique sort des sentiers battus et rebattus.

 Je me tue à le dire de Xavier Seron
Jean-Jacques Rausin (Michel) et Myriam Boyer (Monique Peneud)

Outre le plaisir de retrouver Myriam Boyer et son incomparable voix nasillarde, cette auto-analyse d’un grand garçon n’a malheureusement pas l’ambition de dépasser sa crise post-adolescente – et le cinéma regorge de ça – et cela, même s’il y met une forme originale, belge en résumé.

De Xavier Seron, avec Myriam Boyer, Jean-Jacques Rausin, Serge Raboukine…

Je me tue à le dire a reçu le prix Cinévox du meilleur long métrage francophone belge et le premier prix au Festival de Palm Springs.

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