Janis
Amy J. Berg consacre un documentaire très fourni à la première icône féminin du rock : Janis Joplin.
La 1ère femme blanche du rock n’roll
Il y eu d’abord Suuuummmertime, puis une paire de lunettes rondes et roses en métal et une chevelure abondante, indomptable qui m’ont valu plusieurs allusions amusantes sur notre potentielle ressemblance. The Rose, plus tard avec l’impressionnante Bette Midler qui, même si elle refuse le biopic, ne peut renier que cette fiction est fortement inspirée de la vie de la chanteuse.
Chambre 105, Hollywood
Enfin, il y a cette anecdote glaçante. La première fois que je suis allée à Los Angeles, j’ai choisi un hôtel à deux pas d’Hollywood Boulevard. Un établissement qui avait eu ses heures de gloires dans les années 1950 et dont les chambres/appartements sont agréablement réparties autour d’une piscine bordée de palmiers.
Dans les années 1990, l’hôtel était encore dans son jus. La patronne qui y a hébergé des tonnes de stars, en photo derrière le comptoir, me propose une chambre sur rue, la105. La 105, la 105… Celle où Janis Joplin a fait son overdose fatale, où elle a laissé sa peau, seule, le 4 octobre 1970.
Biopic bien documenté
Autant dire qu’il était impossible de passer à côté du second documentaire qui lui était consacré (l’autre date de 1974) d’autant qu’il est absolument passionnant.
Pas aussi classique qu’il en a l’air de prime abord, ce film signé de la documentariste Amy J. Berg est une grande quête d’amour à laquelle la chanteuse a consacré sa vie d’adulte. Une déclaration parsemée de lettres que celle-ci envoya à ses parents notamment.
Janis Joplin : une voix
Née à Port Arthur, dans un Texas qui lui est étranger, Janis Joplin est l’aînée d’une fratrie de trois. Dotée qu’un caractère fort et d’un physique ingrat, elle passe son enfance à tenter une intégration impossible auprès de sa classe d’âge, de ses compagnons de lycée… jusqu’au moment où elle découvre la musique, le blues surtout.
Cette passion la pousse jusqu’à Austin, toujours au Texas, où elle prend conscience de la puissance de sa voix. Son esprit contestataire et son époque l’embarquent à San Francisco où elle découvre en vrac la liberté (sexuelle notamment), l’alcool, les drogues, l’amour et où elle crée son premier groupe, Big Brothers & the Holding Company.
Révélations
Le Festival de Monterey en 1967 la révèle au public et la pousse sur le devant de la scène blues et rock, là où aucune chanteuse blanche n’était jamais allée.
Le film s’attarde avec justesse sur ses succès, sur ses errances et sur ses échecs, mêlant témoignages, archives familiales et audiovisuelles, extraits de concerts et d’interviews.
3 ans
Sa carrière fut aussi brève que dense. En trois ans seulement, Janis Joplin s’est imposée comme une interprète hors pair, à la tête d’un groupe de musiciens qui reste en demi-teinte et dont elle se sépara, mal conseillée par son manager.
Insupportable et attachante, elle reste une icône féminine et féministe incontestable, la première blanche à s’imposer dans le blues et le rock n’roll et dont quelques saillies verbales mémorables sont reprises dans le film : « les hommes proposent plus qu’ils ne sont prêts à donner », « si vous voulez être leur lave-vaisselle, ça vous regarde… », elle dont la quête d’amour était inépuisable et fut si souvent déçue.
Quête d’amour absolu
Le film signe le portrait poignant d’une jeune femme poussée par l’ambition folle d’être aimée, sans limites et sans filtre. Jusqu’à en mourir, atteinte comme d’autres par la fameuse malédiction des 27 ans.
Documentaire d’Amy J. Berg, avec Janis Joplin, sa famille
2015 – Etats-Unis – 1h46