Avec Iris et les hommes, Caroline Vignal revient sur les (mes)aventures amoureuses d’une quadra. Sans l’originalité, la causticité d’Antoinette dans les Cévennes. Fade.
Libido et inspiration en berne
Le désir entre Iris (Laure Calamy) et son beau et gentil mari Stéphane (Vincent Elbaz) s’est émoussé depuis trop longtemps. Iris décide de prendre les choses en main et s’inscrit sur un site de rencontres genre Tinder. Les demandes d’hommes pleuvent, elle n’a que l’embarras du choix. Elle se décide donc à vivre pleinement son épanouissement sexuel par des rencontres, même pas d’un soir, même d’un coup. Son couple y survivra-t-il ?
Après le succès surprise – plus de 760 000 entrées France – d’Antoinette dans les Cévennes qui racontait l’émancipation de la maitresse d’un homme marié par une randonnée à pied et avec un âne sur les traces de Stevenson – Caroline Vignal s’intéresse à l’érosion du désir dans un couple équilibré et à la manière de la rebooster. Du point de vue de la femme, et c’est sans doute, son audace la plus forte.
Iris ou comment réveiller son homme ?
Comment remédier à cette (inévitable) usure ? Son héroïne ne se pose pas plus de questions et s’inscrit sur une application de rencontres. Et ça marche aussitôt ! Les rendez-vous et les hommes pleuvent et les bons coups s’enchainent.
Elle a beaucoup de chance Iris. Tous les hommes la désirent sans problème, tous sont d’accord avec ses exigences – se voir une fois chez eux, pendant deux heures et basta-. Aucune mauvaise rencontre, aucune névrosé, aucun mec louche, aucun lapin, aucun ghosting… A croire que Caroline Vignal n’a jamais testé en vrai ce dont elle prétend parler (ce dont elle se défend dans le dossier de presse. Ah bon?)
Nouvelle rengaine
C’est dommage, cela aurait pu donner des scènes caustiques, à minima cocasses, comme en contenait et dès son introduction (sans jeu de mots), Antoinette dans les Cévennes. Ici, rien de cela même si quelques scènes drôles parcourent le film. Hélas, elles sont toutes dans la bande annonce !
Le scénario est répétitif. Le portable vibre, Iris s’émousse, annule ses rendez-vous professionnels – elle est dentiste- et ne pense plus qu’à ça, jusqu’à faire quelques gaffes qui pourraient mettre en danger le bel équilibre familial qu’elle s’est construite. Mais non, rien ne tremble non plus de ce côté-là. Ce n’est plus Iris et les hommes, mais Iris au pays des bisounours.
Les acteurs ne déméritent pas. Saluons même le retour de Vincent Elbaz qui donne une saine humanité à cette comédie bateau, alors que Laure Calamy n’est plus surprenante dans ce rôle de femme libérée.