Retrouver ses ex pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné? Tatjana Bozic l’a fait et l’a filmé. Et ça donne Happily ever after.
Les échecs amoureux d’une Croate sans frontière
Quand à 35 ans, elle s’est retrouvée célibataire sans enfant et de retour dans son pays natal, la Croatie, Tatjana Bozic s’est mise à flipper. Sérieusement.
Sonder ses ex
Mais, Tatjana est une battante, pas du genre à baisser les bras. Elle n’a fait ni une, ni deux. Elle a repris contact avec ses ex, tous ceux qui avaient compté pour elle et est allée leur demander ce qui n’avait pas marché avec eux. Et comme elle est journaliste et documentariste, elle l’a fait caméra au poing, en se mettant en scène à leurs côtés.
Par chance, non seulement Tatjana avait eu une vie amoureuse riche, remplie, variée mais elle a aimé des hommes dans toute l’Europe. Que vaut donc ce road-trip sur ses amours défuntes?
De Moscou à Amsterdam
Son récit commence en Croatie où elle est née et où son coeur a vacillé une première fois lorsqu’elle avait 4 ans. Il se poursuit dans la Russie de la Perestroïka, sous Gorbatchev dans les bras de Pavel, un romantique rencontré à l’école de cinéma de Moscou. Soit 4 ans d’amour fou que Pavel aurait brutalement interrompu pour une autre Tatjana, russe et blonde, avec qui il est encore marié aujourd’hui et dont il a eu une fille. C’est d’ailleurs un des drames de Tatjana Bozic que de se rendre compte que tous ses anciens amants l’ont quitté pour se marier et fonder une famille.
Sa quête amoureuse se poursuit avec le bel Alekseï, un acteur russe infidèle, Vjeran, un musicien croate, Frank, un étudiant allemand qui l’emmène visiter l’Ouest de l’Europe, Jacob, un anglais bien rangé avec qui elle s’installe à Londres ou Rogier, un néerlandais avec qui elle part vivre à Amsterdam. A chaque fois, Tatjana est prête à tout et surtout à traverser l’Europe pour vivre ses passions… moins à prendre le temps de l’introspection, ce qu’elle va pourtant se contraindre à faire!
Happily ever after ou Ils vécurent heureux…
Comédie documentaire sur une vie amoureuse pleines d’embûches et de belles aventures, Happily Ever After – intraduisible phrase qui clôture habituellement les contes de fées, le fameux « ils vécurent heureux » mais sans le fatidique « … et eurent beaucoup d’enfants… » et qui aurait mérité un titre français plus accessible – traite sur un ton à la fois drôle, décomplexé et assez impudique d’un sujet très actuel – l’épanouissement amoureux versus l’horloge biologique -.
Ce film amusant et émouvant interroge un type de femmes aux destinées amoureuses contrariées. Celles qui n’ont aucun problème à rencontrer des amants variés, qui ont la faculté de s’enthousiasmer et à s’investir dans des histoires passionnantes mais qui échouent à les emmener là où elles le veulent.
La clé familiale
Tatjana Bozic a l’honnêteté d’apporter des explications personnelles (dans lesquelles beaucoup se retrouveraient) franches et directes à ces échecs répétés, la première étant qu’il vaut mieux comprendre sa propre historie pour se projeter dans un avenir à deux et que le couple traditionnel n’est pas une panacée universelle. Enfin, qu’un homme tombe aussi amoureux d’une promesse, qu’il convient de tenir pour le garder à ses côtés.
Documentaire de Tatjana Bozic, avec Tatjana Bozic, Pavel, Alekseï, Rogier…
2014 – Pays-Bas/Croatie – 1h23
Lire aussi l’interview de Tatjana Bozic