Grandir
Avec Grandir, Dominique Cabrera filme sa famille et s’interroge sur certains secrets de sa filiation.
Ô heureux jours
Il a fallu un remariage à Boston, celui de son frère Bernard avec une américaine, pour que Dominique Cabrera décide de filmer sa famille. Un peu par hasard au début, puis en interrogeant sérieusement certains secrets de sa filiation. Et elle a continué à les filmer pendant dix ans.
Rapatriés de 62
Par sa caméra, parfois malhabile, on apprend donc à connaître sa fratrie, son père silencieux et sa mère dynamique. Une famille banale, unie mais qui a débarqué en France en 1962 quittant précipitamment l’Algérie où Dominique est née.
Depuis, la famille s’est agrandie, dispersée en France ou ailleurs. Elle se retrouve au hasard des naissances, pour les vacances, les fêtes de Noël ou pour les enterrements. Une famille aux origines parfois inconnues, ce qui angoisse de manière récurrente Dominique… mais une famille sur laquelle elle porte un regard tendre.
Grandir, des histoires de famille
L’image est parfois tremblante, pas toujours bien éclairée et la réalisatrice parle sur les voix. Mais, c‘est à une véritable plongée au cœur de ses angoisses et de sa filiation que Dominique Cabrera nous invite, avec parfois une indiscrétion, une indécence qui met un peu mal à l’aise.
Même si on ne décroche pas vraiment du récit – ce qui reste une prouesse tant les personnages sont nombreux et les images pas toujours soignées -, on s’interroge souvent sur notre statut de spectateur-voyeur. Avait-elle besoin de nous pour réguler ce qui la hante ? C’est sans doute la clé de son film, de sa quête mais finalement pas la nôtre.
Avec Dominique Cabrera et sa famille.
2013 – France – 1h30