Fantastic Birthday
Pour Fantastic Birthday, Rosemary Myers a adapté une pièce à succès du théâtre australien qu’elle dirige. Ce premier film sur le difficile passage de l’enfance à l’adolescence est très influencé par Wes Anderson. Au féminin.
La peur de grandir
Dans la vie, Greta, presque 15 ans, n’est pas à l’aise. Elle aime l’humour de son père et les murs de sa chambre à coucher. Mais, le reste du monde semble une menace. D’autant plus qu’elle vient d’arriver dans une nouvelle école dont elle ne connait pas les codes.
Certes, Elliott, un garçon bizarre de sa classe, tente le tout pour le tout pour la dérider. Mais, Greta est trop renfermée pour se laisser faire. Pour l’aider à sortir de son univers, sa mère décide de lui organiser une grande fête pour son anniversaire.
Fantastic Birthday : le difficile passage de l’enfance à l’adolescence
Tout ce que déteste Greta. Elle préfère se réfugier dans son enfance qu’elle ne veut surtout pas quitter. Ce Fantastic Birthday sera pourtant une bénédiction pour Greta. Rejetée de son cocon rassurant, elle va apprendre à se familiariser avec les monstres de l’adolescence.
Selon le pédagogue et psychologue américain Bruno Bettelheim, ce passage à l’adolescence est ressenti comme une forêt que certains traversent sans problème tandis que d’autres s’y débattent à l’excès. Comme Greta, la peur les inhibe et l’obscurité les terrifie.
Une femme sous influences
C’est ce sentiment d’effroi que la réalisatrice australienne Rosemary Myers décrit ici avec une originalité folle. En plongeant sa jeune et fragile héroïne au sein d’une forêt peuplée de monstres, elle illustre littéralement les propos de Bettelheim. Mais, les monstres sont fantasques, comme l’univers cabossé, spectaculaire et suranné de ses décors.
On sent que Rosemary Myers a beaucoup vu et apprécié les films de Wes Anderson, en particulier Moonrise Kingdom. Par ses décors, ses costumes, sa bo et ses silences soignés, elle lui rend un vibrant hommage en apportant toutefois une touche très féminine.
Du suranné au fantastique
Dans la deuxième partie, Fantastic Birthday devient plus métaphysique. Le film prend un tour fantastique qui emprunte alors plus à Max et les maximonstres de Spike Jonze.
Greta s’enfonce alors dans un forêt peuplé de créatures fantasques parfois inquiétantes. Une expérience dont la sexualité n’est évidemment pas absente. Ce qui fait que ce premier film pas tout à fait abouti, se vit mieux une fois ces angoisses passées, c’est-à-dire pas trop jeune. A l’adolescence plutôt.
De Rosemary Myers, avec Bethany Whitmore, Harrison Feldman, Matthew Whittet, Amber McMahon…
2016 – Australie – 1h20
© Windmill-Theatre