Arman (Vincent Macaigne) n’a jusqu’à présent pas fait grand chose de sa vie : les beaux–arts à Bordeaux, des petits boulots à Paris et des histoires un peu foireuses avec des filles trop belles pour lui. A 33 ans, il décide de prendre son destin en main. Première résolution : il fera régulièrement du jogging. C’est là qu’au détour d’un chemin, il rencontre pour la première fois Amélie. Elle est jolie, travaille dans une galerie et est aussi un cœur isolé.
Ton original
A raison d’une succession d’événements annoncés par un carton noir souvent amusant, Sébastien Betbeder raconte l’histoire qui va lier Arman et Amélie. Une histoire d’amour originale, parsemé d’événements gravissimes et d’anecdotes beaucoup plus légères qui, ensemble, donnent un drôle de ton au quatrième long métrage du réalisateur.
Très ancré dans la réalité des trentenaires d’aujourd’hui, il prône en même temps une sorte de sentimentalisme et de romantisme d’un autre âge. En filmant ses acteurs face caméra, lorsqu’ils expriment leurs sentiments, leurs réflexions, il semble que le réalisateur ait voulu à la fois offrir un témoignage emprunt de réalisme et en même temps dessiner une romance avec ses hauts et ses bas, sans toutefois se laisser porter par l’emballement des émotions. Du coup, on reste entre deux états, à distance et sans réelle empathie ni pour les personnages, pourtant bien portés par les acteurs (quoique ce serait bien de voir Vincent Macaigne dans un autre registre que l’amoureux loser bavard, gentil mais un peu maladroit, l’adolescent éternel au physique négligé) ni pour leur histoire. C’est dommage.
Avec Vincent Macaigne, Maud Wyler, Pauline Etienne..
Dans les quartiers pauvres de Bradford, au nord de l’Angleterre, Arbor et Swifty, deux ados renvoyés de l’école pour violence, se mettent à voler des métaux pour un ferrailleur.
Des métaux et des chevaux
Arbor est attiré par l’argent et l’interdit, Swift par les chevaux que Kitten, le ferrailleur crapuleux, possède et dont il se sert pour des courses clandestines. Quand Kitten propose à Swifty de participer à l’une d’entre elles, Arbor dont le comportement est souvent incontrôlable, est jaloux. Il accepte alors d’aller voler du métal dans un endroit plus que dangereux…
Ancré dans la veine du réalisme social du cinéma anglais, ce premier film signé Clio Barnard reprend à son compte le titre et le thème général d’un conte d’Oscar Wilde en le réactualisant. Le géant égoïste est ce Kitten (chaton en anglais), une figure paternelle de substitution pour ces enfants marginalisés par la pauvreté, qui les autorise à fréquenter son domaine (la ferraillerie et les chevaux) à condition qu’ils travaillent pour lui.
Absences de père
Il est aussi la seule autorité à laquelle ils se soumettent, eux qui ne connaissent que des rapports familiaux débridés, peu aimants et surtout des pères soit absents, soit démissionnaires, puisque sans argent, ni travail. Rien d’aimant là non plus, mais au moins, avec Kitten le rapport de force est clair : ils volent des métaux, ils gagnent un peu d’argent, de quoi aider leurs familles dans le besoin.
Evidemment, à cause de sa fougue, de son absence de self control et bien sûr du fait que Swift est bientôt préféré par le géant, Arbor, 13 ans, n’a pas les armes nécessaires pour gérer cette mise en compétition avec son meilleur ami. Sans limite, ni repère, il accepte tout et n’importe quoi et le paiera au prix fort, lui qui n’est qu’une boule de sensibilité à fleur de peau.
De colère
Un portrait très fin et jamais moralisateur d’un enfant brisé malgré ses 13 ans, potentiellement dangereux pour lui et pour les autres, relégué à expulser sans cesse sa colère contre et dans un monde finalement plus proche du Moyen-Âge que d’un XXIème civilisé. Perturbant.
Le film, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, a obtenu le Hitchcock d’or au Festival de Dinard 2013 (et deux autres prix).
De Clio Barnard, avec Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder, Siobhan Finneran…
2013 – Royaume-Uni – 1h31
Les autres sorties 18 décembre critiquées par cine-woman :
Belle et Sébastien, l’adaptation au cinéma de la série TV des 1960’s
El limpiador
Suzanne, l’émouvante destinée d’une jeune femme amoureuse
Loulou l’incroyable secret ou les joyeuses retrouvailles avec Loulou, le loup gentil
Mandela, un long chemin vers la liberté, la film ultime sur le parcours incroyable de madiba
Mon oncle, la complainte de la modernité version Tati
Suzanne, le deuxième film de Katell Quillévéré, a ouvert le jeudi 16 mai à 20h la 52e Semaine de la Critique à Cannes. Suzanne ou l’émouvante destinée d’une jeune femme et de sa famille.
La fascination du mâle
Suzanne a grandi auprès de son père et de sa sœur, Maria, un peu plus jeune qu’elle. Leur mère est morte quand elles étaient enfants et c’est peu dire que leur père, un chauffeur routier parfois absent, a toujours été aimant, très entourant.
Les deux filles grandissent ensemble, très proches et très soudées, chacune avec leur caractère. A peine adulte, Suzanne, la plus rebelle, tombe enceinte. Charlie nait et la vie reprend son cours. Mais Suzanne rencontre bientôt Julien, un garçon dont elle tombe violemment amoureuse. Pour le meilleur mais aussi pour le pire…
Biopic d’une anonyme
Avec ce deuxième film, Katell Quillévéré fait preuve d’une réelle confiance en elle. L’histoire de Suzanne, qui s’étale au moins deux décennies et avec une succession d’événements forts, est racontée avec une économie de moyens et une maîtrise du rythme assez originale. En gros, elle choisit de s’attarder sur l’essentiel, mais son essentiel a elle peut être furtif, fugace ou parfois prendre du temps, ce qui est parfois déstabilisant.
En revanche, Katell Quillévéré brille dans deux domaines : quand elle met en scène les relations entre les deux sœurs, révélant entre elles une union au-dessus du reste, et cela malgré les absences, et les heurts de la vie. Et surtout dans sa direction d’acteurs. Si Sara Forestier et Adèle Haenel parviennent à composer un duo aussi complice qu’équilibrée, François Damiens s’impose, de manière époustouflante, aussi bien en père de famille tendre, aimant, parfois irrité par les choix de ses filles qu’en chauffeur de camion à la virilité plus revendiqué. Il est génial. Rien que pour lui, le film mérite un sérieux détour.
De Katell Quillévéré, avec Sara Forestier, Adèle Haenel et François Damiens.
2013 – France – 1h34
Les autres sorties 18 décembre critiquées par cine-woman :
Belle et Sébastien, l’adaptation au cinéma de la sréie TV des 1960’s
Dilemme : c’est la saison des tops (et je déteste ça même si je les regarde tous pour mieux les critiquer) mais aussi celles des bilans indispensables. Puisque notre mémoire est forcément sélective, plutôt que de lister les films comme tout le monde, j’ai préféré me rappeler de purs moments de cinéma sans lesquels 2013 aurait été plus terne. Les voilà, sans classement ni limite. Voilà ce qui, j’en suis sûre, me restera de 2013.
Les paysages grandioses, magnifiquement filmés et le féminisme libéré, décomplexé de Jane Campion dans Top of the Lake.
Il s’agit d’abord et avant tout d’une légende norvégienne, très populaire dans toute la Scandinavie mais très peu connue ici.
Quête d’étoile
Un soir de Noël, la jeune princesse Boucle d’Ange demande si elle peut accrocher l’Etoile du Nord au sommet de son sapin. Sa mère lui explique que non et lui offre un cœur d’or pour qu’elle s’en souvienne. Mais, son oncle, malveillant personnage qui compte bien évincer Boucle d’Ange du trône, envoie la petite chercher la fameuse étoile.
A peine arrivée dans la forêt, l’enfant rencontre une sorcière qui la fait disparaître. L’Etoile du Nord non plus, n’apparaît plus. La fillette reste introuvable pendant dix ans jusqu’à ce qu’une âme pure, Sonia, aille réveiller l’Etoile. L’aventure ne fait alors que commencer…
La légende est très belle et le film mise avec raison sur la quête de la jeune Sonia et les embûches qu’elle doit éviter pour retrouver le destin qui était le sien. Rocambolesque, pleine de belles rencontres, l’aventure est bien menée et vraiment spectaculaire. L’introduction et la fin du film, raconté par une sorte de diaporama vieillot, sont beaucoup moins réussies. C’est dommage car l’ensemble du film, ses personnages et sa légende méritent qu’on la découvre ici.
De Nils Gaup, avec Vilde Zeiner, Anders Raasmo Christiansen, Stig Werner Moe….
Qu’il y a–t-il de pire qu’un comique que l’on a pu chérir, en manque totale d’inspiration ? Autant la médiocrité d’un drame suscite parfois l’indulgence, autant une comédie ratée, pas drôle, maladroite laisse un souvenir amer, une conclusion radicale du style « on ne m’y reprendra plus » !
Super bling-bling
Valérie Lermercier dont on aimait le sketchs, les apparitions et même les premiers pas (voire les suivants) au cinéma, n’a plus le feu sacré. Elle se met en scène ici, en rédactrice en chef du magazine Elle (une rumeur persistante prétend qu’elle en a toujours rêvé). Du début jusqu’à la fin du film, elle est tiré à 4 épingles, portant jusqu’au budget d’un film (un court-métrage, ok) sur le dos, partageant son luxueux appartement du 7e arrondissement de Paris avec un galeriste d’art contemporain, joué par Gilles Lellouche.
Tout irait pour le mieux dans leur vie ultra-privilégiée, s’ils n’avaient décidé d’adopter un petit russe, Aleksei, 7 ans. Sauf que la demie mondaine en Louboutin a beau avoir une horloge biologique qui la rappelle à l’ordre, on ne lui a donné ni le mode d’emploi pour s’occuper d’un enfant, ni l’instinct maternel. Que faire de ce gamin qui ne lui plait pas, dont elle ne veut plus et qui lui pourrit la vie et sa carrière ?
Mauvais goût
Raconté comme ça, le film paraît presque intéressant. Ce qu’il n’est jamais à l’exception d’une ou deux scènes gimmick rigolotes (la déception à l’aéroport, la traversée du défilé). C’est misérable d’autant que le film est une véritable faute de goût du début à la fin, une mondanité bling-bling complètement hors de propos, dépassé, démodé, caricatural… encore plombé par une absence totale de rythme dans les gags et les répartis. Pitoyable !
Seuls Gilles Lellouche et Bruno Podalydès défendent comme ils peuvent une partition plombée, terne, sans talent. Aussi mauvais et daté que les derniers Chatillez. C’est dire…
De et avec Valérie Lemercier, Gilles Lellouche, Bruno Podalydès, Marina Fois…
2013 – France – 1h38
Les autres sorties 11 décembre critiquées par cine-woman :
L’arche de Noé, un dessin animé argentin amusant sur la plus jolie histoire de la bible
Blank city, une plongée dans le New York musical et underground des 1970’s
Le père frimas, une belle légende russe adaptée en Savoie
Et voilà donc le Disney de Noël 2013, un film de princesse comme personne d’autre n’en fait plus qui devrait ravir les fans de robes féériques et des destins princiers à partir de 4 ans. Pour ceux dont ce n’est pas trop le truc, mais pour qui le Disney de Noël est un passage obligé, ne ratez pas le début.
Si vous avez la chance de voir ce programme en 3D, n’arrivez pas en retard : le court-métrage, « Mickey à cheval », qui devance le film, est prodigieux : il est drôle, étonnant et joue avec le relief comme jamais avant lui. Une vraie belle surprise qu’il ne convient pas de dévoiler ici tant l’effet sera plus fort si vous n’en savez rien.
De glace
Si ce n’est pas le cas, vous devrez vous contentez du nouveau Disney de Noël, l’histoire de deux jeunes princesses, Anna et Elsa, dont l’une est dotée d’un pouvoir incroyable : elle a le don de geler, de glacer tout ce qui est autour d’elle. Son pouvoir est si puissant qu’elle s’oblige à vivre isolée de sa petite sœur qu’elle a failli figer dans le froid, enfant. Elsa doit pourtant songer à se marier et organise un grand bal pour rencontrer des princes. Mais, un excès de colère révèle son don à tous : elle n’a d’autre solution que de s’enfuir loin des humains. Sa sœur Anna décide de partir la retrouver…
Voilà donc un film de princesses dans la plus pure tradition Disney : on y chante, on s’y marie, les destins y sont contrariés mais tout rentrera dans l’ordre à la fin. Autant Raiponce, Rebelle et Tiana de « La princesse et la grenouille » avaient tenter de renouveler le genre, autant ici, on retombe dans la mièvrerie des personnages et des chansons. Un opus mineur, très traditionnel. Vivement que revienne l’audace des princesses rebelles qui bousculent les codes établis.
De Chris Buck et Jennifer Lee, avec les voix françaises de Dany Boon et Anaïs Delva.
Qu’est-il arrivé au réalisateur inspiré de « Avanim » ou de « I am Josh Polonski’s brother » ? Lui aussi a perdu la foi et l’inspiration. Il donne même l’impression de ne plus y croire lui-même.
Middle age crisis
Le film raconte l’histoire de Saul, la quarantaine, un informaticien reconverti en infirmier de nuit, qui décide sur un coup de tête de retourner voir son père qu’il ignore depuis 5 ans. Le vieil homme ne l’attend pas et n’est surtout pas prêt à céder à tous ses caprices. Lui aimerait bien revoir sa petite fille que Saul a abandonné avec sa mère quelques années auparavant. En accusant son père d’être responsable de ses propres échecs, Saul va finir par se reconstruire…
Non seulement, Saul ne génère aucune empathie, mais ceux qui l’entourent sont, eux aussi, trop marginaux pour qu’on s’y attache, à part le père qui semble très épanoui dans sa nouvelle vie. Comme il ne se passe à peu près rien dans ce film, qu’aucune scène forte ne s’en dégage (à part peut-être celle de l’inauguration des statuts dans le centre commercial), il est très difficile de s’intéresser à l’histoire de cet homme en crise, perdu, qui ne supporte rien et fait payer aux autres son mal-être.
Détaché
Du coup, sa quête reste très extérieure et on finit par se ficher complètement qu’il se sorte ou non de cette déprime persistante, de son incapacité à vivre avec d’autres. Et la mise en scène, froide, presque clinique, aide encore moins à ce qu’on s’y essaie. On passe donc, sans bien comprendre ce qui a pu sélectionner ce film à la Quinzaine de réalisateurs de Cannes 2013.
De Raphaël Nadjari, avec Ori Pfeiffer, Moni Moshnov, Michaela Eshet…
2013 – Israël -1h40
Les autres sorties 4 décembre critiquées par cine-woman :
Rêves d’or, un film vérité sensible sur l’immigration latino-américaine aux US
So british vol. 2, festival de courts anglais signés Halas et Batchelor
Juan, Sara et Samuel, trois adolescents du Guatemala, n’ont qu’un rêve : accéder à une vie meilleure aux Etats-Unis. Mais, y parvenir est un parcours semé d’embûches. De vol en maltraitance, ils vont rencontrer sur leur route le pire et le meilleur.
La route de l’enfer
Ils seront rackettés, arrêtés par la police ou par des réseaux mafieux, détenus, violentés… mais ils feront aussi la connaissance de Chauk, un jeune indien du Chiapas, au Mexique, qui ne parle pas espagnol mais qui a une connaissance hors pair de la terre et une intuition très juste des humains. Grâce à lui, ils iront plus loin…
Ce premier film signé de l’espagnol Diego Quemada-Diez a été conçu comme l’aurait été un documentaire. Ce n’est qu’après avoir recueilli de très nombreux témoignages de migrants clandestins qui ont quitté leur village et la pauvreté de l’Amérique latine pour tenter leur chance aux Etats-Unis, que Quemada-Diez a écrit son scénario.
Il a concentré sur les quatre jeunes personnages du film les aventures de ceux qui se sont confiés à lui. Ensuite, il a laissé à ses acteurs, des débutants, improviser les scènes qu’il leur racontait. Le résultat est formidable, d’une vérité nue qui n’aurait jamais été atteinte autrement et qui a valu au film d’être récompensé du prix Un certain talent à Cannes 2013.
De Diego Quemada-Diez, avec Brandon Lopez, Rodolfo Dominguez, Karen martinez, Carlos Chajon…
Dix ans après « les Poupées Russes », quinze après « L’Auberge espagnole », revoilà Xavier et une partie de sa clique. Il a désormais la quarantaine, une famille et sa vie semble toujours aussi compliquée. Il est marié depuis dix ans à Wendy, la mère de ses deux enfants. Après Barcelone, il a vécu à Londres puis à Paris, est devenu un écrivain à succès et c’est précisément à ce moment-là, en plein rythme de croisière, que Wendy décide de le quitter pour un américain, que sa copine lesbienne Isabelle lui demande de l’aider à avoir un enfant et finalement qu’il décide de s’installer à New York.
La vie au présent
Impossible de cacher notre plaisir à retrouver Xavier, Wendy, Isabelle et Martine, puisque les autres colocs de l’Auberge Espagnole ont fait les frais des dix années qui viennent de se passer. De retrouver Klapisch aux commandes de cette trilogie fort inspirée et très agréable à suivre. Car, à chaque fois, plus qu’à une suite, c’est à une nouvelle aventure qu’il nous convie. Un peu comme si tous (le réalisateur compris) grandissaient, vieillissaient avec nous et se retrouvaient confrontés à nos problèmes ou à ceux qu’on a su déjouer avant eux. Et comme Klapisch le fait en adéquation parfaite avec son temps, il parvient même à intéresser les plus jeunes, ceux qui ont rêvé de partager une Auberge espagnole et qui s’amusent de ce qui les attend. Ou pas.
Le début du film (qui s’essouffle toutefois un peu dans la seconde partie) est, de ce point de vue remarquable : Klapisch, en jouant avec les formes (silhouette des personnages en papier, simulation d’écran d’ordinateur quand Xavier cherche un appart à New York, par exemple), ancre parfaitement ses héros dans l’époque actuelle, sans retenue ni distance, mais sans surenchère non plus et dynamise de la sorte son récit. On est donc bien dans les années 2010, à regarder évoluer des personnages qu’on a connus, plus jeunes.
Un passé que Klapisch nous rappelle pourtant par un subtile jeu de citations de deux précédents films : ses références musicales ou bien la reprise de scènes qu’il détourne habilement. Ou encore la voix off de Xavier qui a la particularité de commenter une scène dans laquelle il joue, en juxtaposant les voix. C’est à la fois si fréquent et amené si subtilement qu’on pourrait s’amuser à revoir les trois films en y cherchant les références.
La vie mode d’emploi
Malgré tout, Klapisch ne se prive pas d’innover : Xavier a vieilli, mûri, les questions existentielles qu’il se pose sont dormais plus profondes, il tente d’y répondre d’une façon plus intellectuelle et la manière dont il convoque ses maître-penseurs est à la fois inouïe et simple. Ce qui fait que tout en continuant à aborder des problématiques de la vie actuelle, le rire, le comique sont toujours les bienvenus. On passe donc deux heures de plaisir intense à retrouver des personnalités qu’on a aimées, à se balader très joliment dans New York, et notamment à Chinatown, à vivre intensément aux côtés de Xavier et l’ensemble gomme largement les petites imperfections du scénario (la scène où Xavier est coursier par exemple, qui n’apporte rien).
Désormais, Xavier semble avoir acquis un nouvel équilibre mais qui n’est qu’un désordre annoncé. Rendez-vous donc dans dix ou quinze ans, quand il se retournera alors pour dresser le nouveau bilan d’une vie qui s’annonce toujours aussi riche en bouleversements.
De Cédric Klapisch, avec Romain Duris, Kelly Reilly, Audrey Tautou, Cécile de France, Benoît Jacquot….
2013 – France – 1h54
Les autres sorties 4 décembre critiquées par cine-woman :
Rêves d’or, un film vérité sensible sur l’immigration latino-américaine aux US
So british vol. 2, festival de courts anglais signés Halas et Batchelor
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour nous permettre de réaliser des statistiques de visites.AccepterConfidentialité