Avec Chaplin et Buster Keaton, Harold Lloyd est le troisième grand comique du cinéma muet américain.
Séducteur amoureux
Plus séducteur que les deux autres, il joue, dans les quatre courts métrages de ce programme, un dandy amoureux prêt à tout –surtout à déjouer les situations les plus loufoques et au dénouement toujours très inattendu – pour séduire sa belle. Il est facile à reconnaître, grâce à ses lunettes en écaille.
Dans chacun des films, il multiplie au moment où l’on s’y attend le moins des gags incroyables : celui de la piscine ou des assiettes quand il se retrouve chez les pirates, celui du chien ou du miroir quand il court le Marathon, celui de la queue au guichet dans Mon ami, mon voisin ou le running gag de la douche quand il devient sauveteur en mer.
Décalé
Avec un sens du rythme et du décalage extraordinaire, Harold Lloyd montre ici une palette très inventive de son talent comique. A voir et à revoir sans limite.
De et avec Harold Lloyd, Harry Pollard, Bebe Daniels
Après Harry Potter, Twilight, voici la nouvelle saga qui va s’imposer auprès des adolescentes! Ecrits par Veronica Roth, les livres étaient déjà des best-sellers aux Etats-Unis (pas en France) avant que le premier épisode en s’installe en tête du box-office US dès sa sortie. Est-ce mérité? Plutôt oui, parce que l’intrigue est intéressante, intelligente même, riche en rebondissements et portée par une héroïne pleine de ressources.
Dilemnes
Après une guerre particulièrement destructrice, la vie à Chicago a complètement changé. Sa population est désormais organisée en 5 factions qui se répartissent la gestion et le gouvernement de la cité. Pour Béatrice, c’est le grand jour. A 16 ans, elle va choisir demain la faction à laquelle elle appartiendra.
Elevée chez les Altruistes, elle se vit comme une Audacieuse, cette sorte de milice interne qui doit protéger tous les habitants de Chicago. Elle rompra alors définitivement avec sa famille…
Initiation
Pourtant, les tests auxquels on la soumet sont loin d’être concluants : elle est une Divergente, une espèce qu’aucune faction ne reconnaît et dont tous se méfient. Mieux vaut donc que personne ne le sache… mais combien de temps pourra-t-elle dissimuler sa vraie nature ?
La force de « Divergente » est de mêler l’aventure personnelle de cette jeune femme avec le destin de la cité où elle habite. Du coup, on est immédiatement plongé au cœur d’une ville familière mais si meurtrie qu’elle s’est dotée d’une organisation ultra-rationnelle pour renaître de ses cendres.
Ce mélange entre réalité et légère anticipation fait rapidement prendre conscience du danger de la déviance. Mais aussi de sa nécessité. Portée avec brio par la jeune Shailene Woodley, ce véritable film d’action portée par une intrigue judicieuse et une histoire d’amour intense se laisse regarder avec intérêt malgré quelques incohérences de scénario. Mais, on attend même la suite avec impatience…
De Neil Burger, avec Shailene Woodley, Theo James, Ashley Judd, Zoe Kravitz, Kate Winslet…
Moins nombreuses, moins bien payées, les femmes commencent toutefois à se faire une place dans le cinéma français. Peu à peu. Le CNC, Centre national du cinéma et de l’image animée, publie pour la première fois, une étude détaillée sur la place des femmes dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel.
L’étude intéressante, puisqu’inédite, ne se limite pas qu’à la partie émergée de l’iceberg, c’est-à-dire aux actrices et /ou aux réalisatrices, mais tente de traiter de tous les métiers de la chaîne cinématographique depuis la production, les donneurs de subventions du CNC, les artistes et techniciens qui font les films, les fictions et animations pour la télévision. Ici, on ne s’attardera que sur les données traitant du cinéma en France, mais l’intégralité de l’étude est disponible sur le cnc.fr.
Qu’en ressort-il ?
Si la place des femmes est à peu près à tous les niveaux encore minoritaire, elle progresse pourtant entre 2008 et 2012 (période étudiée). A très gros traits, actons que les femmes représentent entre un petit quart et un gros tiers des emplois, des projets, des financements, de la masse salariale… en progression lente. La situation est équivalente dans l’audiovisuel à quelques variantes près.
Leur nombre
En 2012, les femmes représentaient :
23% des réalisateurs de longs métrages (LM) agrées (+ 1,7 point depuis 2008)
33,8% des promesses d’avance sur recettes (+ 1,7 point depuis 2009)
19,7% des films réalisés depuis 2008
44, 4 % des personnes aidées par le CNC
Leurs films
Elles ont réalisés (ou co-réalisés) 27,3% des premiers films d’initiative française : des fictions à plus de 80%, peu de documentaires et quasiment aucune animation. Surtout des comédies (1/3), plus que des drames et comédies romantiques, mais aucun thriller ou policier.
Le financement
En 2012, le budget moyen des films réalisés par des femmes s’élevait à 3,45M€ contre 5,6 pour les hommes (1,6x) mais l’écart tend à diminuer depuis 2008.
Globalement, 159 M€ ont été investis sur des films de femmes contre 895 M€ sur des films d’hommes, soit 5,6 x moins (9,3 en 2008). Car, les 2/3 des films de femmes ont un budget inférieur à 4M$, contre 57,6% des films d’hommes, tandis que les films à + 10M€ représentent 4,3% des films réalisés par des femmes et 19% de ceux réalisés par des hommes.
Les films de femmes sont financés par un plus grand nombre d’acteurs (chaque part est donc moins importante) : les sofica, le soutien automatique, les aides sélectives et/ou régionales, les chaînes de TV (moins de préachats) distributeurs, éditeurs vidéo. Elles bénéficient moins des préachats des TV et des financements étrangers.
Les entrées
91,3% des films de femmes sortent en salle (légèrement plus que les films d’hommes).
Un quart des films français sortis en salles en 2012 étaient réalisés par des femmes, (+ 4,4 points qu’en 2008).
Près de 70% sont recommandés art et essai (contre 56,3% pour les hommes)
14% des entrées des films agréés (sur 349,55M) sont pour des films réalisés ou coréalisés par les femmes, en forte baisse depuis 2008.
A l’euro investi, les films de femmes sont moins rentables.
Entre 2008 et 2012, seuls deux films de femmes se sont glissés parmi les 20 plus gros succès : Lol n°12 et La Rafle n° 19.
11 films ont dépassé le million d’entrées.
Les métiers
Entre 2009 et 2011, les femmes ont représenté 42,7% de l’effectif cinéma et 32 % de la masse salariale. Elles sont moins nombreuses chez les cadres. Mais, leurs contrats sont généralement plus longs.
Professions clairement féminines :
Scriptes à 98,1%
Costumiers-habilleurs à 87,2%
Coiffeurs maquilleurs à 76,6%
Professions clairement masculines : électriciens, les machinistes, les rippeurs et les opérateurs de prise de son.
Les métiers les plus mixtes (% de femmes)
Assistant-réalisateur : 50,8%
Monteur : 46,1%
Prise de vue : 27,4%
Régie : 25,2%
Les salaires
Dans tous les métiers (sauf un), les salaires sont inférieurs. Les écarts les plus importants concernent :
les réalisatrices : – 31,5%
les actrices – 30,4%
les opératrices de prise de vue – 28.1%
Les salaires sont à peu près équivalents pour les acteurs de compléments.
Seules, les cascadeuses sont payées 10% de plus que leurs homologues masculins.
Au niveau européen
Peu de données sont disponibles, mais l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel note qu’entre 2008 et 2012 :
18, 4% des réalisateurs européens sont des femmes
7 films de femmes ont réalisés plus de 2M d’entrées, dont 4 films réalisés par des françaises – Lol de Lisa Azuelos, Coco avant Chanel d’Anne Fontaine, La rafle de Roselyne Bosh et Polisse de Maïwenn.
Evidemment, cette étude n’est qu’une photographie d’une situation sur une période donnée, et l’on sait qu’un succès énorme peut bousculer la donne. Ces données, qui ne concernent qu’une partie de la production cinématographique, seront passionnantes à surveiller sur un terme plus long. C’est leur évolution qui sera déterminante…
Samedi 5 avril, à 20h, sera projeté « Le loup derrière la porte » de Fernando Coimbra, lors du 16e Festival du cinéma brésilien de Paris. Cine-Woman l’a vu en avant-première aux Rencontres ciné-latino de Toulouse, et le recommande chaleureusement.
Une petite kidnappée
Voici une occasion rêvée et sans doute unique de le découvrir à Paris, puisque sa sortie n’est pas encore datée en France, alors que sa carrière en festival est déjà bien entamée, le film ayant été primé à la Havane, à Rio de Janeiro… Pourquoi pas à Paris où il est en compétition ?
Sylvia est dévastée. Elle vient d’apprendre que sa fille, Clarinha, âgée de 4/5ans, a été kidnappée, à l’école. Au cours de l’interrogatoire policier, son mari, Bernardo, révèle sa liaison avec Rosa qu’il finit par soupçonner d’être à l’origine du rapt. Rosa est alors convoquée au commissariat et donne sa version des faits.
Un adultère torride
Inspiré d’un fait divers qui secoua le Brésil, ce premier film est haletant comme un thriller grâce à une construction en flash-backs qui révèle les points de vue divergents mais complémentaires des différents protagonistes. L’une est dans le déni, l’autre offre une version très relative, la dernière détruite. L’intrigue, pleine de suspens et de rebondissements, s’enrichit peu à peu sous nos yeux, obligeant à prendre partie pour l’un puis pour l’autre.
Judicieusement, le réalisateur évite toutefois toute surenchère, privilégiant l’émotion et la puissance des sentiments dans cette histoire d’adultère qui aurait dû rester banale. Ici, il est plus question de vie, d’amour, de violence aussi mais bien plus que de manipulation à proprement parlé
Un thriller maitrisé
A quelques imperfections près – des personnages secondaires inconsistants, une scène de rencontre plate etc…-, ce premier film bien ficelé, maitrisé laisse présager un talent émergent, celui du réalisateur Fernando Coimbra, acteur de théâtre et vidéaste reconnu, déjà réalisateur de 9 courts-métrages.
De Fernando Coimbra, avec Leandra Leal, Fabiula Nascimento, Milhem Cortaz…
Mariana Rondon, artiste plasticienne et cinéaste, est à ce jour la plus grande représentante du cinéma du Venezuela actuellement en pleine ébullition, la seule de réputation internationale (cf. interview d’Erick Gonzalez, le programmateur des Rencontres ciné-latino de Toulouse).
Cheveux rebelles
« Pelo Malo », littéralement « mauvais cheveux », expression locale pour désigner les cheveux frisotés, mal vus, est son troisième long métrage. Il a fait le tour des festivals internationaux jusqu’à récolter la Concha d’or à Saint Sébastien en septembre 2013.
Pelo Malo désigne donc les cheveux de Junior, un adorable garçonnet de 9 ans, qui vient de perdre son père. Il vit donc avec son petit frère, un bébé, et sa mère qui cherche à récupérer son travail dans la sécurité.
L’homme de la famille
Mais, au Venezuela, la situation économique est complexe, et les rapports familiaux aussi. Surtout quand on habite, comme Junior et sa mère, dans une cité délabrée, assez loin du centre-ville.
Junior veut des cheveux raides. Sa mère refuse qu’il soit si apprêté, toujours en train de se regarder et de se coiffer. Maintenant que le père est mort, elle pense que c’est à Junior de devenir l’homme de la famille. Et elle sera capable de tout, même de ne plus aimer son fils pour qu’il obtempère.
Manques
Pelo Malo est un film dur, sans concession, qui décrit comment un accident de la vie peut avoir pour conséquence immédiate de modifier la construction identitaire d’un être, dans une souffrance réelle et alors, même que celle-ci n’est pas entendue.
Junior a tout pour plaire et notamment les errances et les plaisirs de son jeune âge. Sa mère, malheureuse, le pousse à des responsabilités trop grandes pour lui et à une castration affective qui ne pourra que lui laisser des traces. Et pourtant, elle n’est pas responsable, juste perdue, délaissée, sans argent, trop seule pour avoir la clairvoyance de ne pas rejeter sur son fils, ces manques qui lui sont cruels.
Le Venezuela aujourd’hui
A côtés d’un duo d’acteurs formidable – le jeune Samuel Lange est à la fois charismatique, beau et hyper sensible -, ce film dresse un constat très critique de la vie quotidienne à Caracas, réputée une des villes les plus dangereuses au monde, où les règlements de compte sont légion, la pauvreté galopante et les droits sociaux inexistants. Et cela, sans que jamais cette fiction ne soit un réquisitoire ni politique, ni économique…
De Mariana Rondon, avec Samuel Lange, Samantha Castillo…
Inviter à la paix par la rumba, le tango ou le merengue, voilà le credo de l’extraordinaire Pierre Dulaine. Multiple champion du monde de danse de salon, ce monsieur élégant et joyeux est né à Jaffa d’une mère palestinienne et d’un père irlandais.
Retour d’exil
Exilé en Europe puis à New York depuis 1948, il revient dans son pays d’origine 60 ans plus tard avec pour objectif de faire danser en couple des jeunes arabes et juifs israéliens, âgés de 10 à 12 ans. Le pari est osé, et fut, du propre aveu de Pierre Dulaine, « le projet le plus difficile de sa vie ».
Ce film, trop classique dans sa forme pour ne pas dire mal réalisé, relate cette expérience originale en ne masquant jamais les difficultés et en s’attardant sur trois enfants parmi les moins armés pour s’y épanouir. Le résultat est évidemment réjouissant.
Danse = respect
Il met aussi en lumière le travail très bénéfique de ces « Dancing classrooms » que Pierre Dulaine a créées en 1994, pour rapprocher les enfants des communautés de New York. Plus de 350 000 enfants dans une trentaine de 30 villes y ont déjà participé.
Une très belle façon de mettre fin à tout un tas de préjugés que l’ignorance de l’autre entretient. Et une manière douce et raffinée de montrer que chacun, à son niveau, a les moyens de les faire tomber.
D’Hilla Medalia, avec Pierre Dulaine, Yvonne Marceau , Noor Gabi, Alaa Bubali, Lois Dana
En Afrique du Sud, Layla (Rayna Campbell) gère seule Kane, son jeune fils, très turbulent, et sa vie. Elle vient de trouver un emploi dans une société de sécurité qui attend d’elle qu’elle passe au détecteur de mensonges les futurs employés de ses clients.
Hasards et coïncidence
Sans faire de zèle, Layla est appliquée, volontaire. Quand sa société l’envoie à l’autre bout du pays accomplir sa tâche, elle part sans frémir, accompagnée de son fils dont personne d’autre ne veut assurer la garde.
Mais, un accident de la route va mettre en péril sa probité. Par hasard, elle assiste à la mort d’un homme. Par coïncidence, son fils fait partie des employés qu’elle doit sonder. Kane est le seul témoin de cette situation. Alors qu’elle est constamment en recherche de vérités, elle va le pousser à mentir.
Le vrai du faux
C’est un film étrange, difficile à dater : son image est légèrement vieillotte, jaunie alors que son propos ne peut être contemporain. Basé sur un dilemme très puissant mais qui ne repose que sur une surenchère de coïncidences, le propos est pourtant stimulant, jouant sans cesse sur la relativité de la vérité comme du mensonge, sur les limites de la culpabilité et sur le nécessaire maîtrise d’éléments justement incontrôlables.
Mais, le rythme éminemment lent et souvent faux, l’ambiance étrangement irréelle, les coïncidences scénaristiques enlèvent à ce qui aurait pu être un vrai grand film dérangeant, porté toutefois par un beau rôle de femme. Mais, du coup, on reste extérieur à ce qui aurait dû être impliquant et l’on se pose jamais la question qui aurait dû récurrente : « qu’aurais-je fait à sa place? » Ce qui n’a toutefois pas empêché au film de recevoir une mention spéciale du jury au Festival de Berlin 2013.
De Pia Marais, avec Rayna Campbell, August Diehl, Rapule Hendricks…
Pas facile de refaire sa vie à 40 ans passés. Eva (Julia Louis-Dreyfus), masseuse à domicile de son état, redoute autant de se retrouver seule, le jour où sa fille partira pour l’université, que de se remettre en couple.
Un homme adorable
Lors d’une soirée, elle va faire la connaissance d’une poétesse (Catherine Keener) qui aura recours à ses mains expertes et d’Albert (James Gandolfini), un homme chaleureux. Même s’il ne répond pas aux canons habituels de la beauté (il est gros), Albert est adorable, attentionné, bourré d’humour.
Eva et Albert tombent vite amoureux l’un de l’autre, jusqu’au jour où Eva comprend que Marianne, la poétesse, est son ex. Et elle dresse un portrait horrible de son ancien compagnon.
Casting frais
Si l’intrigue est parfaitement téléphonée (on devine tout de suite ce qui va se passer), l’intérêt de cette comédie sentimentale gentillette est ailleurs. Tout d’abord, les acteurs sont au diapason et c’est une idée très rafraichissante de donner le premier rôle à la moins connue de la troupe, Julia Louis-Dreyfus. Elle est parfaitement entourée de James Gandolfini dont c’est la dernière prestation à l’écran, de Catherine Keener, de Toni Collette…
Ensuite, le film s’attarde sur deux étapes de la vie peu traitées au cinéma : l’angoisse des parents au moment où les enfants quittent le foyer, la nécessité de reconstruire sa vie après l’échec d’un mariage et de longues années de solitude. Eva est dans ce cas précis.
Trop gentlllet
Elle va, de plus, se laisser complètement influencée par l’ex-femme de son nouvel amoureux par simple peur d’un changement de vie, d’un nouvel échec, d’un nouveau bonheur et par un manque profond de confiance en elle. Et plutôt que de juger l’homme qu’elle aime par elle-même, elle va reprendre à son compte les reproches d’une autre personne, sans distance, sans recul, sans s’apercevoir que ce qui ne convient pas à l’une conviendra peut-être à l’autre.
Partant de cet état de fait, le film aurait pu être grinçant, faire un peu mal. Là, tout est trop gentillet et d’une humeur trop égale, trop superficielle finalement pour qu’on apprenne beaucoup plus sur la vie de couple et sur la complexité des sentiments. Dommage…
De Nicole Holofcener, avec Julia Louis Dreyfus, James Gandolfini, Cathrine Keener, Toni Collette …
Hollywood. Sexe. Pouvoir. Le tout emmené par Paul Schrader, Bret Easton Illis et Lindsay Lohan. Ca devrait donc dépoter, briser les conventions, déranger les esprits, sentir le vénéneux et la perversité à mille lieux à la ronde…
Sans souffle, sans soufre
Mais non ! Rangez vos illusions. Non pas que « The canyons » soient un modèle d’angélisme, mais c’est un peu comme-ci le vénéneux des années 1980, vu et archi revu depuis, avait vraiment perdu tout son soufre aujourd’hui.
A Hollywood, derrière la baie vitrée d’une magnifique villa des collines, vit un couple, Christian et Tara. Il est producteur, elle est actrice. Il est jaloux, elle ne lui a pas tout dit mais le tient plus ou moins en acceptant ses jeux sexuels assez pervers. Devenu fou quand il découvre qu’elle connaît l‘acteur qu’il vient d’engager, Christian fait n’importe quoi… Sans limites.
La fin d’une époque
Sexe et manipulations, voilà un cocktail qui ne fait plus tellement frémir depuis longtemps. Surtout quand il est filmé avec un tel désir de provoquer que l’effet tombe aussitôt.
On reconnaît volontiers l’attirance de Paul Schrader (American Gigolo, Patty Herast ou encore les scénarios qu’il a écrit : Taxi driver, La dernière tentation du Christ…) pour ses sujets borderline, la perversité décadente de Bret Easton Illis (auteur d’ « American Psycho ») et cette manière de filmer complètement datée, dépassée.
L’agonie d’un starlette
Enfin, en confiant le rôle principal à Lindsay Lohan, pas mauvaise mais tellement abimée par ses excès et par la chirurgie esthétique, les deux auteurs signent une sorte de testament auquel ils ne croient plus eux-mêmes, mais sans savoir quel nouveau chemin ils pourraient emprunter. On a rarement vu un film aussi décadent et décati.
Un seul bon point : le super générique avec des très belles images de vieilles salles de cinéma abandonnées. C’est tout dire…
De Paul Schrader, avec Lindsay Lohan, James Deen, Gus van Sant…
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