Gus Petit oiseau, grand voyage
Gus est un oiseau qui n’a jamais migré. Le voilà parti pour une aventure superbement mise en scène.
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Gus est un oiseau qui n’a jamais migré. Le voilà parti pour une aventure superbement mise en scène.
Inspiré du poète Heinrich von Kleist, Amour fou est le projet radical d’une réalisatrice douée. Jessica Haussner maîtrise son sujet avec brio.
It follows de David Robert Mitchell a reçu le Grand Prix du 22e festival du film fantastique de Gérardmer. Déjà très plébiscité à Toronto et à Deauville, l’opus s’annonçait comme le film le plus fort de la compétition. Les prédictions ont donc eu raison.
Timbuktu et son réalisateur Abderrahmane Sissako, tous les deux primés, sortent grands vainqueurs de cette 20e édition de l’Académie des Lumières. Une vraie reconnaissance pour ce film magnifique, d’une criante et cruelle actualité et très injustement écarté du palmarès de Cannes 2014.
La cérémonie de remise des prix s’est déroulée le lundi 2 février 2015, à l’Espace Cardin, a couronné, une fois de plus, le choix des correspondants de la presse étrangère en poste à Paris. Un palmarès une fois de plus très pertinent, à découvrir ci-dessous.
Ont donc obtenu le trophée du :
MEILLEUR FILM
Timbuktu d’Abderrahmane Sissako
MEILLEUR REALISATEUR
Abderrahmane Sissako pour Timbuktu
MEILLEUR SCENARIO
Philippe de Chauveron, Guy Laurent pour Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu? de Philippe de Chauveron
MEILLEURE ACTRICE
Karin Viard dans La Famille Bélier d’Eric Lartigau et Lulu, femme nue de Solveig Anspach
MEILLEUR ACTEUR
Gaspard Ulliel dans Saint Laurent de Bertrand Bonello
MEILLEURE REVELATION FEMININE
Louane Emera dans La Famille Bélier d’Eric Lartigau
MEILLEUR REVELATION MASCULINE
Kevin Azaïs dans Les Combattants de Thomas Cailley
PRIX HEIKE HURST DU MEILLEUR PREMIER FILM
Les Combattants de Thomas Cailley
MEILLEUR FILM FRANCOPHONE
Deux jours, une nuit de Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Belgique-France-Italie
PRIX SPECIAL DE L’ACADEMIE
Bande de filles de Céline Sciamma
PRIX TECHNIQUE CST DE LA MEILLEURE PHOTO
Remy Chevrin (AFC) pour A la vie de Jean-Jacques Zilbermann
Etaient notamment présents à la cérémonie : Claudia Cardinale, Sylvie Pilat, productrice de Timbuktu, Carole Laure, Yamina Benguigui, Jeanne Balibar, Salomé Stevenin, Pascal Greggory, Jean-Pierre Mocky, Samuel le Bihan, Helena Noguera, Charlelie Couture, Catherine Jacob, Victoria Abri et la plupart des lauréats.
Ces prix, imaginés conjointement par Daniel Toscan du Plantier, incontournable producteur et ayant occupé à peu près tous les postes institutionnels du cinéma français, de la présidence du CNC à celle d’Unifrance, et Edward Behr, journaliste britannique, ancien rédacteur en chef culturel de l’édition internationale de Newsweek, ont perduré et honoré la plupart des films importants du cinéma français de ses 20 dernières années.
Ont notamment été sacrés meilleur film français : La Haine de Mathieu Kassovitz en 1996, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet en 2002, Les Choristes de Christophe Barratier en 2005, De battre mon coeur s’est arrêté de Jacques Audiard en 2006, The Artist de Michel Hazanavicius en 2012, Amour de Michael Haneke en 2013…
Les Lumières qui organisent aussi depuis 3 ans, des Rencontres Francophones, se poursuivent au Ciné 7 à Elancourt. Cette année et en partenariat avec l’Institut International de l’Image et de Son (3IS), elles rendent hommage à la cinématographie marocaine.
© Gilles Petipas pour l’Academie des Lumières
Snow Therapy de Ruben Östlund ausculte au scalpel comment un couple, une famille éclate. A cause d’un rien qui pourtant signifie beaucoup, l’essentiel même.
Troisième film de Bennett Miller, Foxcatcher traite d’un fait divers américain qui secoua le monde très élitiste du sport. Implacable !
La magie Karel Zeman est une anthologie d’un des maîtres de l’animation tchèque à découvrir au plus vite.
Le 65e Festival International de Berlin qui se déroulera du 5 au 15 février 2015 a enfin dévoilé toute sa sélection.
Il s’ouvrira avec Nobody wants the night d’Isabel Coixet, avec Juliette Binoche, Rinko Kikuchi, Gabriel Byrne… Ce film concourt pour l’Ours d’Or.
Le palmarès sera dévoilé le dimanche 15 février, l’Ours d’or et les autres prix seront choisis par un jury dirigé par Darren Aronofsky.
©Leandro BETANCOR
Angelina Jolie est une guerrière. Dans ses films comme dans sa vie. Comme Lara Croft ou Mme Smith, qu’il s’agisse de se constituer une famille ou de prévenir un cancer du sein, pour elle, la meilleure défense est toujours l’attaque.
Le premier long métrage qu’elle a réalisé, Au pays du sang et du miel, traitait de la relation impossible entre une bosniaque et un soldat serbe durant la guerre de Bosnie. Sous couvert d’une protection, la femme devenait la maîtresse d’un de ses ennemis. Et même si elle l’avait aimé avant guerre, les circonstances avaient rendu cet amour inconvenant, insupportable.
Invincible, Unbroken en VO, son deuxième film en tant que réalisatrice, raconte le destin à peine croyable de Louis Zamperini.
Beau jeune homme un poil rebelle, immigré italien de la deuxième génération, Louis remporte une médaille de bronze lors des JO de Berlin, en 1936, alors qu’il n’était même pas favori.
Son espoir d’enrichir son palmarès sportif aux prochains Jeux Olympiques, prévus à Tokyo, se heurte à la seconde guerre mondiale où il sévit comme bombardier sur le front pacifique. Une de ses missions échoue. Il se retrouve naufragé sur un canot pneumatique, dérive pendant 45 jours avant d’être finalement sauvé par l’armée japonaise.
Enfermé dans un camp de prisonniers qui relève plus du camp de redressement, il devient la bête noire d’un officier du camp. Tour à tour humilié, battu, laissé pour mort, il survit à tout miraculeusement. Libéré, il passera le reste de sa vie à pardonner.
Le vrai Louis Zamperini est mort en 2014, non sans être retourné au Japon, pays de malédiction pour lui, et y avoir couru les 5000m à Tokyo, à l’âge de 88 ans.
Destin hors du commun, Louis Zamperini, homme peut-être pas invincible mais au tempérament en acier trempé, méritait sans doute un biopic. Mais celui qu’Angelina Jolie lui consacre pose question. Très démonstratif, il aborde sans subtilités mais avec au moins au début un art certain de l’ellipse, l’incroyable force mentale de cet homme, sans jamais essayer d’en expliquer les raisons.
Son film finit par devenir un succession de sévices et d’humiliations, tous montrés face caméra, dans un acharnement qui ne laisse place à aucun recul, aucune remise en cause. Comme si Angelina Jolie était littéralement fascinée par cette ultra-violence. Rien dans la réalisation ne cherche à éviter cette démonstration. Rien et surtout pas la musique assourdissante d’Alexandre Desplat, qui renforce encore cette surenchère inutilement.
La faiblesse du film n’est pas son manque de talent. Les frères Coen, Richard Lagravenese et Willam Nicholson ont écrit un scénario sérieux, documenté, à partir du livre de Laura Hillenbrad. Le jeune Jack O’Connel, à peine remarqué dans Les poings contre les murs et le dernier opus de 300, tient bien son rôle, jouant de son physique avantageux et sportif. Non c’est une question d’éthique et de volonté d’asséner qui choque, lasse et finalement va à l’encontre d’un personnage qui aurait mérité qu’on le traite avec tact et générosité.
2014 – USA – 2h18