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Corniche Kennedy

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Dominique Cabrera adapte Corniche Kennedy, le roman de Maylis Kerangal et plonge dans les trafics de Marseille. Rien de nouveau sous le soleil. Dommage.

Plus belle Marseille

De sa chic terrasse à Marseille, Suzanne (Lola Creton) regarde les minots des quartiers pauvres défier la mer, les calanques et les autorités. Ils sont tout une bande de garçons et filles à se lancer dans le vide et à plonger ou sauter plusieurs mètres plus bas. Et Suzanne les regarde. Elle crève d’envie de les rejoindre, de sauter dans le vide, de ressentir le grand frisson.

Kamel Dadri (Marco), Lola Creton (Suzanne) et Alain Demaria (Mehdi), sur la Corniche Kennedy

Elle y parvient, déjouant les codes sociaux et ceux de la bande. Elle charme la tête brûlée mais droite de Mehdi (Alain Demaria) et l’apprenti caïd, le beau  Marco (Kamel Kadri).

Corniche Kennedy, la carte postale de Marseille

Dès lors, la corniche même si elle est constamment filmée s’efface derrière le polar. L’enjeu du film devient alors, de manière plus banale, de déjouer les dangers. On est à Marseille et les jeunes des quartiers pauvres doivent apprendre à dealer avec les trafics, à s’en extraire ou à y plonger. En changeant de caste, la jolie bourgeoise découvrira la vie, la vraie, l’amour et donnera du sel à son existence.

Alain Demaria (Mehdi), Lola Creton (Suzanne) et Kamel Dadri (Marco)

Incontestablement, le cadre, la jeunesse, le livre de Maylis de Kerangal dont c’est l’adaptation juste après celle de Réparer les vivants, le défi des ces plongeons spectaculaire donnaient matière à. Matière à un film surprenant, différent… Malheureusement ce sont les clichés qui prennent le dessus. La faute à quelques scènes ratées comme la confrontation entre la fille rebelle et sa mère, traitée sans aucune nuance.

Marseille et rien d’autre

La faute aussi à un casting trop bienveillant. Dominique Cabrera, la réalisatrice, se félicite d’avoir donné leur chance à des rappeurs qu’elle a rencontrés lors de ses repérages sur la Corniche Kennedy. Ce sont eux qui exécutent les sauts sans doublage et qui assurent la bande-son. Mais, ils jouent trop mal pour que leur présence à l’écran compense les scènes où ils parlent faux.

Lola Creton (Suzanne) et Alain Demaria (Mehdi)

La faute aussi au fait que le personnage principal interprété par Lola Creton ( juste) ne soit pas suffisamment défini au départ. On comprend d’où elle vient sans saisir le pourquoi de sa rébellion : est-elle attirée par les corps de ces plongeurs ? Dans ce cas, l’image aurait dû être hyper sensuelle en plus d’être belle. Par le goût du danger ? On ne sait pas. Reste le décor magnifique de Marseille, ville solaire et contrastée trop peu souvent filmée au cinéma.

De Dominique Cabrera, avec Lola Creton, Aïssa Maïga, Alain Demaria, Kamel Kadri…

2016 – France – 1h36.

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