Quand il étudiait le cinéma dans les années 1950, Carlos Saura s’est servi de la photographie comme « carnet de notes ». Ce travail documentaire titré « Carlos Saura, Espagne années 1950 » est exposé au Didam, à Bayonne jusqu’au 24 avril 2016.
Carlos Saura, Espagne années 1950, désormais disparue
Quand il était jeune, Carlos Saura prétend avoir hésité entre devenir photographe ou cinéaste. Si Cria Cuervos, Anna et les loups, Maman a cent ans et ses autres films ont fait le tour du monde, son travail en photo n’est pas connu. Il n’avait pas vocation l’être non plus tant Carlos Saura le considérait comme une démarche documentaire, de « carnets de notes » dit-il, pour ses autres projets.
Rétrospectivement, ses photographies offrent un précieux témoignage sur un pays qui a disparu : l’Espagne des années 1950, cadenassée par la dictature de Franco et maintenue dans une misère et un sous-développement inimaginable aujourd’hui.
Des photos imparfaites mais vibrantes
Le Didam, le nouvel espace culturel de Bayonne, ouvert en avril 2015, offre l’occasion de découvrir ces clichés, tous en noir et blanc, et de revenir sur un pan de l’histoire espagnole, à travers son travail, certes imparfait, mais particulièrement intéressant puisque Saura s’est attaché aux petites gens, à la vie quotidienne de Madrid, de Cuenca, de Castille ou d’Andalousie.
Ses portraits sont intenses, mais ce sont surtout les scènes de collectives qui sont les plus passionnantes, notamment la petite série qu’il a consacré à « la tarde del domingo », ces bals où les employés de maison venaient chercher un fiancé en oubliant pour un temps leur condition de domestique, et qui lui a permis d’obtenir son diplôme universitaire.
Après Bayonne, cette exposition sera présentée à Ségovie en Espagne puis à New-York.
Jusqu’au 24 avril 2016.
Le Didam
6, quai de Lesseps à Bayonne – mardi-dimanche 13h-19h. Gratuit.