Betty Boop, l’une des premières vedettes féminines de l’animation, incarne autant une jeune femme sexy et sexuelle qu’une icône de #metoo. C’est la thèse que Claire Duguet défend dans son film, Betty Boop for ever. A voir sur Arte.
Betty Boop, une héroïne à redécouvrir
Une énorme tête au départ dérivé d’un chien, un corps de vamp, des tenues sexy et une voix de bébé. C’est avec ce cocktail inédit que s’est composée Betty Boop, au tout début des années 1930. L’Amérique est en loques et la distraction à la mode le cinéma.
Max Fleischer, un kid de Brooklyn, juif d’Europe de l’Est, imagine et dessine une héroïne Betty Boop qui tourne dans une centaine de films. La jeune fille à la jarretière crève le grand écran en redéfinissant le rôle de la femme dans la société américaine. Elle vit intensément l’existence d’une girl next door plutôt bien chaloupée mais qui sait se faire respecter.
Sexy et indépendante
Selon Claire Duguet, la réalisatrice de ce documentaire étonnant, bien renseigné et féministe, Betty Boop aurait explosé le box-office et les conventions dans ses trois premières années d’existence. Avant que le Code Hays ne vienne contrarier et gommer sa particularité : celle d’assumer sa sexualité, sa séduction sans jamais être soumise ou contrainte. Ce que expliquerait en grande partie sa longévité jusqu’à aujourd’hui, où elle a atteint le statut d’icône, connue et créatrice de styles dans le monde entier.
A partir de nombreux documents, archives et extraits de films, Claire Duguet parvient à retracer l’histoire de la première héroïne de dessin animé. Grâce à quelques intervenants bien trouvés, elle montre sa pertinence dans le contexte d’aujourd’hui. Et en quoi Betty Boop et son fameux « Booboo pi doo » avaient tous les atouts pour traverser les époques jusqu’à la nôtre. Elle va même jusqu’à en souligner les dérives et les incohérences. La séquence sur la couverture du New Yorker est à ce propos très intéressante…