La vie d’une festivalière continue. Berlinale 2018, jour 2 ! Mais aujourd’hui, c’est dimanche.
Du miel et des merveilles
Normalement, rien n’affecte la vie d’un festivalier et surtout pas les dimanches. Mais même les plus aguerris, un festival ne se vit jamais sans un jour « sans ». Autant que ce soit un dimanche, même si ce n’est qu’un jour 2 !
Ewa le réseau européen qui m’invite a bien fait les choses. Je suis logée au 8e étage d’un chouette hôtel avec une terrasse qui fait le tour de la chambre avec une vue sur la ville. Alors pourquoi ne pas profiter un peu du lieu? Surtout que j’ai prévu de mettre deux critiques, celle de Transit et celle d’Eva, en ligne ainsi que le journal du Jour 1. Et que cela prend du temps, beaucoup de temps.
Je n’ai pas suivi les conseils du barbu rencontré à l’Ambassade du Canada hier. Je ne suis pas allée prier. A la place, je suis allée manger. Et le petit-déjeuner valait le déplacement. Tout était parfait et bon, présenté avec style, comme le miel à peine sorti de la ruche. Manger est toujours complexe dans un festival. Ce n’est jamais intégré à l’emploi du temps. Pas question de rater un film pour ça. Donc quand on s’y consacre, on fait le plein pour la journée. Et là, j’aurais eu tort de me gêner.
Ewa, le réseau féminin européen
À 14h, je file à la réunion avec les autres contributrices d’Ewa.
Ewa est donc un réseau féminin européen qui favorise les échanges entre professionnelles du cinéma et de l’audiovisuel. C’est une anglaise d’Eurimages Francine Raveney qui l’a créé, il y a cinq ou six ans. Une de ses collègues, Alessia Sonaglioni en a repris les rênes avec l’idée d’en développer le contenu éditorial.
Voilà comment l’allemande Sophie Rieger, qui gère le blog féministe filmloewin.de, Kristina Zorita, qui travaille pour la télévision basque et Cine-Woman, nous nous sommes retrouvées à travailler ensemble. Avec l’idée de développer ce réseau et d’enrichir le contenu éditorial du site d’Ewa.
Discuter a permis d’apprécier la pertinence des différents positionnements éditoriaux et de s’apercevoir que les contraintes sont partout les mêmes. La concurrence semble plus forte en France. Se sentir appartenir à une équipe, européenne même lointaine, rassure quand l’indépendance et donc une certaine solitude sont notre quotidien.
Juste après, j’ai rendez-vous avec une Française installée depuis cinq ans à Berlin, Catherine Lecoq, que j’ai connu quand elle dirigeait la Fondation Gan qu’elle a créé, il y trente ans. Elle emmène à travers la ville et me fait découvrir des lieux nouveaux : l’hommage discret à l’autodafé de livres organisé par les nazis sur la Bebelplatz – un carré de verre surplombe une bibliothèque blanche et vide – ou la Barenboïm-Said Akademy dessiné par Frank Gehry dans les coulisses de l’ancien Opéra de Berlin.
Jour 2 : projection officielle
Il est temps de rejoindre le Berliner Palast où a lieu la première mondiale de Figlia Mia, le deuxième film de Laura Bispuri
C’est la première fois de ma vie que j’assiste à une projection officielle de la Berlinale.
Il n’y a pas de marches comme à Cannes, mais un tapis rouge où Valeria Golino, Alba Rohrwacher et Laura Bispuri posent pour les photographes et signent des autographes.
D’une manière à la fois conviviale et officielle, les actrices et le reste de l’équipe jouent le jeu, s’attardent dans la fan zone. Puis elles entrent dans le palais, dédicacent les immenses photos, chacune à leur effigie puis s’installent à l’orchestre pour assister à la première projection publique du film.
A la fin, après les applaudissements et les bravos, une fois le générique entièrement déroulé, la réalisatrice est appelée sur scène. Elle demande bientôt aux actrices de la rejoindre, puis à son équipe de tournage. Bientôt la moitié du public de l’orchestre se retrouve sur scène !
Longue marche à travers la ville déserte pour retrouver l’hôtel. Une journée sans, c’était une journée sans fête!
Fin du jour 2 et à demain pour les aventures du Jour 3. Grosse journée à prévoir!