Pauline s’arrache
Pauline s’arrache ou la chronique d’une famille originale, explosive au moment où la benjamine veut quitter le nid et que sa soeur Emilie Brisavoine décide de filmer.
Un conte imparfait
Dans la famille de Pauline, il y a d’abord Emilie, sa demie-sœur qui tient la caméra. Il y aussi son frère et sa sœur qui l’un après l’autre et presque au début du film, vont quitter le foyer familial. Le fils part dans le sud, vers Toulouse ; la grande sœur chez une grand-mère.
Famille étrange
Il faut dire que l’ambiance chez Pauline est explosive. Pourtant, en quelques dessins enfantins, la réalisatrice, nous présente cette famille recomposée comme une sorte de royaume presque parfait dont Pauline, serait la benjamine et la princesse.
Le film commence d’ailleurs par une engueulade entre Pauline et sa sœur aînée, une brouille sonore à laquelle l’une comme l’autre semblent être habituées. Puis, Pauline se confie sur son rôle de petite sœur, elle qui vient d’avoir 15 ans mais en paraît 18 ! avant de nous présenter à sa façon qui elle est, son père, un sanguin lui aussi, son petit ami, et beaucoup plus tard, sa mère.
Pauline s’arrache d’une famille hors normes
Autant le dire de suite, le début du film est fastidieux. On tourne en rond dans cet appartement trop étroit, où les portes claquent facilement, où l’adolescence finissante de Pauline, en prise à des démons typiques de son âge – « mes parents me font chier ! », « mon père m’empêche de voir mon copain » – est presque insupportable.
Puis, de tête à claques égocentrique, Pauline devient peu à peu l’enfant d’un couple hors normes, uni par un lien pas vraiment conventionnel et qui se déroule au fur et à mesure des petits films familiaux que la réalisatrice insert dans son documentaire sur le vif.
Hérédité ou héritage ?
Elle finit par être touchante, plus forte et plus intéressante qu’elle n’en avait l’air au début, cette Pauline qui rêve d’être pâtissière et qui explique, dans des confidences face caméra, ce qu’être la plus jeune descendante d’un couple atypique peut avoir d’engageant pour leurs enfants. Malgré cet intérêt qui s’ébauche au fur et à mesure, il reste regrettable que la caméra-vérité soit parfois si fébrile, l’image si sombre, les cadres peu assurés… et cela, même si l’intérêt du film est ailleurs.
Documentaire d’Emilie Brisavoine
2015 – France 1h28