L’empereur
Avec L’Empereur, Luc Jacquet revient sur cet animal des grands froids qui avait fait son succès. Sans rien apporter de bien nouveau.
Bis repetita
Luc Jacquet a débarqué en Antarctique à la faveur d’un stage, lorsqu’il était étudiant. Il en est revenu happé, lié à tout jamais à une terre glacée et inhospitalière dont il est devenu le meilleur ambassadeur.
Il y a 12 ans, sa Marche de l’empereur avait réjoui et surpris le monde entier. En connaisseur du terrain, il racontait la drôle de vie des manchots empereurs. Il s’intéressait à leur migration en colonne sur la banquise, dans un endroit unique, préservé. Le tout sous la musique envoûtante d’Emilie Simon.
Avec ce documentaire qui renouvelait le genre du film animalier version Cousteau, il avait raflé tous les suffrages. Son film a été vu par près de 2 millions de spectateurs au cinéma et remporté l’Oscar du meilleur documentaire.
L’empereur, mi-oiseau, mi-poisson
Depuis Luc Jacquet s’est essayé à d’autres sujets. Il a réalisé deux documentaires consacré à la nature : Le Renard et l’enfant, Il était une forêt avant de revenir à l’Antarctique. La Glace et le ciel donnait la parole à Claude Lorius, explorateur et scientifique spécialiste lui aussi des territoires glacés.
Avec L’Empereur, Luc Jacquet poursuit son oeuvre en renouant avec la vie passionnante et contrariée de cet oiseau habitué à vivre en milieu très hostile.
Très bon nageur, l’empereur est comme un poison en eau froide, glacée. Il est capable de retenir sa respiration pendant plusieurs dizaines de minutes quand il nage. En revanche,il doit se reproduire sur terre. Il choisit pour cela un territoire abrité, où tous les empereurs migrent à la même époque, mais qui est situé à des centaines de kilomètres de la mer qui le nourrit.
Une suite un peu pauvre mais belle
Dans ce documentaire, Luc Jacquet revient sur cette contrainte qui impose au manchot-Empereur de se reproduire sur terre selon un rituel extrêmement défini. La mère pond. Le père couve ensuite l’oeuf en évitant à tout prix de le laisser tomber à terre au risque de le tuer. Il reste pendant plusieurs mois sans bouger, ni manger.
Quand l’oeuf éclôt, les parents se relayent constamment pour nourrir le poussin jusqu’à ce qu’il soit autonome et puisse découvrir la banquise, la mer et la pêche.
L’histoire est fascinante. Mais, depuis La Marche de l’Empereur qui avait saisi tout le monde, l’effet de surprise ne fonctionne plus. Cette suite apporte peu, malgré d’évidents progrès techniques de tournage. La musique, le montage et le commentaire sont moins bien. Les images en revanche sont parfaites et la longue promenade sous-marine est elle complètement inédite. A réserver aux fans ou ceux qui auraient raté le premier film.
Documentaire de Luc Jacquet
2016 – France –