Mon Top 10 2016

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L’année 2016 a-t-elle brillé en terme de cinéma? Cine-Woman vous livre son Top 10 2016 et même un peu plus. 

Mes dix films de 2016

Quels films ont été incontournables en 2016? A y regarder de plus près, il y en a un nombre certain et tous sont portés par des femmes. Par des actrices incroyables ou par des réalisatrices inventives. Voici mon Top 10 2016 :

1 – Aquarius de Kleber Mendonça Filho

Incarnée par une superbe actrice, cette ode à la résistance est magnifiée par une légèreté et une sensualité toute brésilienne. La musique est envoûtante. Mais ne croyez pas que le film manque de fond. Au contraire.

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Sonia Braga dans Aquarius de Kleber Mendonça Filho

On y parle corruption politique, manoeuvres odieuses de la promotion immobilière et résistance aussi passive qu’active d’une critique musicale attachée à son appartement et à son immeuble. Impossible de comprendre comment le prix d’interprétation de Cannes 2016 a échappé à Sonia Braga…

2 – Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin

Les actrices se plaignent d’avoir toujours les mêmes rôles à jouer. Pas ici ! En donnant les rôles principaux de ce drame à deux militaires, les soeurs Coulin interrogent une nouvelle fois le rôle de la femme dans la société et la manière dont elles utilisent leur corps pour s’y faire une place.

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Ariane Labed et Soko dans Voir du pays de Delphone et Muriel Coulin

Le film réjouissant, original, est reparti de Cannes avec le prix du scénario Un Certain Regard 2016. C’est amplement mérité. Il n’a eu qu’une petite carrière en salle mais sort le 10 janvier 2017 en dvd. Ne vous en privez pas !

3 – Je suis le peuple d’Anna Roussillon

Anna Roussillon est professeur agrégé d’arabe à Sciences Po Lyon. Elle a longtemps vécu en Egypte et souhaite y consacrer un film. Quand le peuple se révolte, lors des printemps arabes, elle vient tout juste de rentrer en France. Impossible d’y retourner aussitôt -les aéroports sont fermés-.

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Je suis le peuple d’Anna Roussillon

Quand elle y reviendra, toutes les télés du monde seront braquées place Tahir. Aucun intérêt d’en ajouter une. Anna Roussillon décide alors de faire de ces contraintes une force et part filmer la révolution depuis un petit village de paysan à côté de Louxor. Et c’est formidable ! Et superbement filmé alors que l’équipe de tournage se limite à… elle seule.

4 – Toni Erdmann de Maren Ade

Le scénario est génial et tenu de bout en bout. Il mélange avec talent et une distance bienvenue les relations père-fille, la mondialisation, les différences de génération et certains principes éducatifs.. Impossible de comprendre qu’un film aussi réjouissant ait échappé au jury de Cannes 2016.

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Toni Erdmann de Maren Ade

Une faute de goût inimaginable tant ce film est brillant et joue sur tout un tas de registre avec une habileté déconcertante. C’est peut-être la meilleure comédie de l’année, la plus criante dénonciation des stratégies économiques des entreprises, de la résignation à obéir à un chef plutôt qu’à ses propres principes ou à ses valeurs.  C’est intelligent, drôle et profond. Vivement le prochain film de cette réalisatrice allemande !

5 – Les délices de Tokyo de Naomi Kawase

Aucun cinéaste n’a la délicatesse de Naomi Kawase. Son filmage est magnifique, subtil et ses histoires inattendues et extrêmement percutantes. Les délices de Tokyo sont autant une ode à la pâtisserie japonaise qu’une dénonciation des politiques contre les laissés pour compte.

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Les délices de Tokyo de Naomi Kawase

La sensualité avec laquelle elle filme la cuisine donne l’impression de sentir les odeurs et de goûter à la pâte de haricots confits qui apporte toute sa finesse aux dorayakis. Les arbres en fleurs, les jeunes filles en uniforme, les paysages urbains, les noeuds des mains âgées s’opposent à la brutalité sociale et politique du Japon contemporain. Superbe!

6 –Nahid d’Ida Panahandeh

La condition de la femme en Iran? Nahid est une évocation fort intéressante. Une femme a-t-elle le droit d’aimer quand elle a déjà été mariée, même sans choisir son mari? Est-elle forcément une bonne mère si elle a demandé la garde de son fils?

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Nahid d’Ida Panahandeh

Non, répond la jeune réalisatrice Ida Panahandeh dans un premier film aussi intense en émotion qu’il est acerbe sur les traditions iraniennes. Une belle surprise portée par une héroïne ambigüe et un témoignage judicieux sur la société iranienne actuelle.

7 – Divines d’Houda Benyamina

Elle, elle a du clito ! En raflant la Caméra d’or 2016 à Cannes et en faisant un discours iconoclaste, revendicatif, Houda Benyamina a fait une entrée fracassante dans le monde convenu du cinéma. Bingo ! Divines a réuni plus de 300 000 spectateurs, révélé deux jeunes actrices hors pair  – Oulaya Amamra, la soeur d’Houda Banyamina et Jisca Kalvanda -.

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Divines d’Houda Benyamina – Caméra d’or 2016

Le film a mis en avant une sincérité touchante sur le monde de la banlieue et l’énergie de ses filles pour s’en sortir. Il cache même une des plus belles scènes sur l’ambition et le rêve inaccessible – celle de la voiture. Sa carrière est loin d’être fini. Divines est sélectionné pour les Golden Globes. Yolo!

8 – Dernier train pour Busan de Sang-Ho Yeon

Parce que le cinéma c’est aussi trembler, avoir la frousse et ne pas tenir sur son siège. Il a suffi d’un extrait lors de la présentation de la programmation du Festival de Cannes 2016 pour donner envie de monter à bord de ce Dernier train pour Busan, succès historique du box-office coréen.

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Dernier train pour Busan de Sang-Ho Yeon

C’est flippant, très bien filmé et puisque la femme est l’avenir d’une humanité contaminée… On embarque ?

9 – Les filles au Moyen-âge d’Hubert Viel

Un film fauché mais habité d’une grande idée est forcément passionnant. Et cela, malgré une entrée en matière catastrophique. Il faut donc passer le premier quart d’heure (même s’il est rarissime qu’un film s’améliore quand il commence aussi mal) pour se laisser embarquer par la voix chaleureuse et la diction si particulière du grand Michael Lonsdale. Et que raconte-t-il?

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Les filles au Moyen-âge d’Hubert Viel

L’histoire de la condition féminine depuis la fin de l’Empire romain où les femmes n’étaient rien à celle du Moyen-Âge, 1000 ans plus tard, durant lesquels elles ont acquis une liberté rarement égalée dans l’histoire de l’humanité. Inspiré des oeuvres de Régine Pernoud, ce film est d’une pertinence incroyable et rétablit une vérité historique nécessaire. On comprend mal qu’aucun producteur n’ait pensé à le financer.

10 – Happily ever after de Tatjana Bozic

Tatjana Bozic a réalisé ce que beaucoup de femmes meurent d’envie de faire : aller interroger les hommes qu’elles ont aimés pour tenter de comprendre pourquoi leur histoire n’a pas marché, pourquoi leur amour n’a pas perduré. La quête pourrait être terne. Mais, Tatjana Bozic a deux qualités : d’abord, elle a aimé dans toute l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, de sa Croatie natale à Moscou en passant par les Pays-Bas ou l’Angleterre.

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Happily ever after de Tatjana Bozic

Du coup, sa quête est chahutée par les changements politiques de l’Europe durant ses 30 dernières années et se transforme en un voyage intime à travers tous ces pays. Sinon, Tatjana est tellement déçue de ses échecs sentimentaux qu’elle n’a d’autres choix que d’être sincère et d’accepter d’aller gratter même là où ça fait mal. Très mal. Un film en forme de confession, presque de journal intime dans lequel il est impossible de ne pas se reconnaître.

Mon Top 10 2016 et un peu plus 

Et comme dix films ne suffisent pas, 2016 a aussi été l’année des merveilleux Love and Friendship de  Whit Stillman, d’Une vie de Stéphane Brizé, du fabuleux Voyage dans le cinéma français de Bertrand Tavernier, de l’inattendue Victoria de Justine Triet, des généreuses Pépites de Xavier de Lauzanne.

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Virginnie Efira est Victoria de Justine Triet

Ou encore des mélancoliques Mal de pierres de Nicole Garcia ou Layla in the sky de Micah Magee, du stimulant portrait de John Casablancas d’Hubert Woroniecki, du sulfureux Elle de Paul Verhoeven ou de l’intrigant Monstre à 1000 têtes de Rodrigo Plà, du prometteur Sleeping giant d’Andrew Cividino et du touchant Brooklyn de John Crowley.

Ok, ce classement est fort féminin, même s’il ne comporte pas que des films réalisés par des femmes. Il est surtout très international et très concernant. A noter : la qualité exceptionnelle des documentaires sortis en salle et stimulante du cinéma d’auteur international. Rendez-vous en 2017 !

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