Dernier train pour Busan – Cannes 2016
Des zombies dans Cine-Woman? Pourquoi pas ? Prenez donc avec nous le Dernier train pour Busan. Vous n’en reviendrez pas!
Embarquement immédiat
Des zombies dans Cine-Woman, ce n’est pas habituel. Mais, si le film est bon, s’il donne leur place aux femmes et que c’est un véritable phénomène en Corée du Sud et ailleurs, pourquoi s’en priver?
Les premières images avaient filtré lors de la sélection 2016 du Festival de Cannes où Dernier train pour Busan était présenté en hors compétition. Et déjà, elles étaient sidérantes. Rarement, un film catastrophe et bourré de zombies n’avait semblé aussi bien filmé. Mais, tenait-il la distance ou se limitait-il à un coup de bluff ?
Dernier train pour Busan : un survival psychologique
Le film raconte une lutte sans merci pour la survie. Mais, pour une fois, le scénario ambitieux multiplie les niveaux de lecture. Il est psychologique, catastrophiste, économique aussi et installe des personnages bien réels dans un univers qui l’est de moins en moins. Le script est extrêmement efficace et tient son suspense jusqu’au bout, avec une jolie morale finale.
Une petite fille, que son papa gâte mais délaisse, a pour souhait le plus cher de retrouver sa maman à Busan pour son anniversaire. Son père, un gestionnaire d’actifs sous pression, finit par céder, malgré un emploi du temps surchargé. Ils prennent le premier train afin que le père puisse faire l’aller-retour dans la journée. Mais, dès 5h du matin, l’ambiance à Séoul est étrange. Une sorte de catastrophe semble s’abattre sur la ville.
Une propagation virale impressionnante
Sans doute, dans le train rapide pour Busan, le père et la fille seront-ils plus à l’abri. C’est sans compter avec la propagation ultra-rapide d’un virus inconnu qui, dès la moindre morsure, transforme chaque humain en zombie assoiffé de sang. Comment contenir les personnes infectées dans le train alors que chacun lutte pour sa survie?
Le premier atout du film de Yeon Sang-Ho est justement révéler l’ampleur de la menace de la catastrophe progressivement. L’action s’emballe au fur et à mesure que le spectateur fait connaissance avec les principaux protagonistes du film : le père et sa petite fille, la femme enceinte et son mari musclé et dévoué, le chef d’entreprise égoïste et la jeune équipe de baseball. Chacun a une histoire propre qui dicte son comportement. Ce qui deviendra un ressort narratif.
Un contexte réaliste et superbement filmé
Un autre atout est de mélanger le réalisme de la ville, du train, l’urgence à agir dans un temps compté, presque réel, avec un fantastique démesuré qui saute au visage quand les humains se transforment en zombie. L’opposition entre la banalité des lieux – la gare, le wagon, la ville vue du train…- et les effets dévastateurs du virus n’en sont que plus terrifiants.
Enfin, ce qui ne gâche rien, l’ensemble est vraiment bien filmé avec rythme et esthétisme. Rien que le zoom arrière et en plongée quand les infectés tentent de rejoindre la vieille locomotive (dans la bande-annonce) est d’un effet bluffant.
Busan : destination finale?
Inutile de dévoiler la fin. Saluons juste la présence d’esprit du scénariste qui donne la part belle aux femmes et a manifestement foi en l’avenir de l’humanité.
Enfin, et alors que ce film est sa première réalisation en prise de vues réelles avec des acteurs donc, Yeon Sang-Ho, habitué à l’animation, est en train de bousculer tous les records. Dernier train pour Busan a attiré plus de 5 millions de spectateurs en cinq jours d’exploitation et s’installe comme le plus grand succès de toute l’histoire du cinéma coréen. Mérité!
De Yeon Sang-Ho, avec Gong Yoo, Kim Su-an, Jung Yu-mi, Ma Dong-seok, Choi Woo-sik, An So-hee…
2016 – Corée du Sud – 1h58