Self Made
Self made, une comédie de l’absurde du quotidien se transforme en un pamphlet politique. Normal, on est en Israël et c’est la brillante qui est aux commandes Shira Geffen.
Une journée particulière
La journée commence mal. Michal, une artiste contemporaine très en vue d’Israël, en passe de participer à une Biennale de Venise, est brutalement réveillée par l’affaissement de son lit.
Self made et sans vis
Son lit casse, son mari part, une photographe et une TV allemande débarquent pour l’interviewer… alors que Michal est confronté à un problème insurmontable : monter le nouveau lit qu’elle vient de commander chez Etaca (un équivalent d’Ikea), une opération impossible car il manque des vis.
Parallèlement, Nadine, une jeune palestinienne qui traverse chaque jour la frontière, laisse tomber derrière elle sur son chemin des vis. Les fameuses vis qu’elle a volé à Etaca, puisque c’est elle qui les met en sachet. Découverte, elle est licenciée et décide d’entamer une nouvelle vie. Un concours de circonstances va les conduire à échanger leur existence.
Self made et pas de travers
Dans ce film construit comme un puzzle et qui manie un humour absurde avec un talent rare (les scènes sur Skype, les crabes…), Shira Geffen, consacrée par la Caméra d’Or en 2007 pour son film précédent, Les Méduses, interroge de manière très originale l’identité de deux femmes à la croisée de leur destin, dans une mise en scène souvent époustouflante.
Bousculées toutes deux par un quotidien qui s’emballe et s’acharne à les contrarier, elles vont devoir faire des choix qu’elles n’imaginaient pas. De nombreux thèmes sont abordés, de manière frontale : le désir d’enfant, la maternité, la création, le quotidien, les check-points, l’absurdité de la situation à Jérusalem, l’enfermement… Ce qui en fait un film extrêmement singulier et férocement contemporain.
De Shira Geffen, avec Sarah Adler, Samira Saraya…
2015 – Israël – 1h29
© Ziv Berkovich
